Le secteur aérien européen est en perte d'altitude aujourd'hui, tout comme les valeurs liées au tourisme, en raison de la paralysie du trafic aérien consécutive au nuage de cendres volcaniques. A Paris, Air France-KLM figure parmi les plus fortes baisses du SRD, avec un recul de 2,37% à 12,14 euros. Le gestionnaire aéroportuaire Aéroports de Paris enregistre quant à lui une baisse de 1,90% à 61,71 euros, tandis que Club Méditerranée perd 4,49% à 13,09 euros.

Selon les calculs de Natixis, le blocage du trafic aérien en Europe du Nord pourrait faire perdre 50 millions d'euros par jour environ à Air France-KLM. Pierre-Henri Gourgeon, le directeur général du transporteur aérien, a quant à lui dénoncé la gestion de la crise. «La gestion du risque (...) ne peut plus continuer sur les mêmes bases», a-t-il dénoncé. «Les cartes de météorologues ne définissent pas réellement le risque potentiel pour le trafic aérien», a-t-l ajouté, en réclament une approche «pragmatique» basée sur des vols tests.

L'impact économique de cet événement pour l'ensemble du secteur serait supérieur à celui des attentats du 11 septembre 2001, a pour sa part estimé Giovanni Bisignani, le directeur général de l'Iata (Association internationale du transport aérien).

Selon l'association, le coût de l'éruption volcanique serait d'au moins 200 millions de dollars par jour, en comptabilisant uniquement les répercussions sur les ventes. Il faut ajouter à ce chiffre les coûts supplémentaires en carburant liés aux changements d'itinéraires et les coûts annexes comme le logement des passagers, précise-t-il.

Ce constat est loin d'être partagé par Marc Touati, économiste en chef de Global Equities. Ce dernier estime "farfelu" de se livrer à un chiffrage précis des conséquences économiques du blocage. Il estime par ailleurs que si ce blocage ne dure que quelques jours, le coût sera "particulièrement faible". "En effet, dans ce cas, les voyages annulés ces derniers jours ne constitueront finalement que des reports d'activité et ne détérioreront pas significativement la santé des compagnies aériennes", prédit-il.

A l'inverse du secteur aérien, le groupe Eurotunnel profite de la situation en bourse : le titre signe l'une des meilleures performances de l'indice SBF 120 avec une hausse de 2,98% à 7,699 euros. L'exploitant du tunnel sous la Manche profite de la paralysie quasi-totale du trafic aérien qui dope les ventes du groupe.

(An.P)