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ISTANBUL, 16 mars (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson se rendra en Turquie le 30 mars, a annoncé le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu sur la chaîne de télévision Haberturk jeudi.

Les relations entre la Turquie et les Etats-Unis se sont sérieusement détériorées dans la dernière année du mandat de Barack Obama. La Turquie est la deuxième armée de l'Otan et un partenaire des Américains dans la lutte contre l'Etat islamique en Syrie et en Irak.

"Rex Tillerson a dit qu'il souhaitait venir en Turquie le 30 mars. Je lui ai dit que nous serions à Ankara et que nous serions ravis de l'accueillir", a déclaré Cavusoglu.

Rex Tillerson devrait également rencontrer le président Erdogan et le Premier ministre Binali Yildirim, a-t-il précisé.

La Turquie est actuellement engagée dans une campagne référendaire par laquelle le pays doit décider le 16 avril s'il accepte d'élargir les pouvoirs du président Recep Tayyip Erdogan.

Cette campagne a provoqué des tensions entre la Turquie et plusieurs pays européens membres eux aussi de l'Otan notamment les Pays-Bas, l'Allemagne et l'Autriche.

Ces pays ont annulé plusieurs meetings électoraux auxquels devaient participer des ministres turcs pour convaincre les membres de la diaspora turque de voter en faveur des pouvoirs élargis pour Erdogan.

Pour l'instant, les Etats-Unis se sont tenus à distance de cette crise entre ses alliés.

La Turquie est également engagée dans une opération militaire dans le nord de la Syrie et souhaite participer à l'offensive prévue par les rebelles syriens appuyés par les Etats-Unis contre Rakka, capitale de fait de l'Etat islamique dans le pays.

Cette demande pose des problèmes aux insurgés syriens et pose la question de l'implication des milices kurdes YPG (Unités de protection du peuple) qui ont démontré leur efficacité dans la lutte contre les djihadistes.

Les autorités turques ne souhaitent pas que les YPG soient associées à cette opération stratégique car elles estiment que ces dernières sont des émanations du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en lutte pour l'indépendance des Kurdes.

(Humeyra Pamuk; Pierre Sérisier pour le service français)