Certains investisseurs redoutent que Lisbonne réclame un renflouement additionnel pour compléter le plan de 78 milliards d'euros élaboré l'an dernier par le Fonds monétaire international et l'Union européenne.

La crainte est également forte que le Portugal finisse lui aussi par devoir restructurer une dette publique qui représente environ 105% de son produit intérieur brut.

Le rendement du papier portugais à deux ans s'est tendu mardi matin de 36 points de base (pdb) pour atteindre 21,61%, tandis que le coût des credit default swaps (CDS), un mécanisme d'assurance contre le risque de défaut d'un emprunteur, atteignait lui aussi un nouveau record.

Il fallait débourser 4,2 millions d'euros pour assurer 10 millions d'euros de dette portugais à plus de cinq ans.

Les rendements d'autres obligations souveraines de la zone euro, comme les titres italiens, se sont eux détendus avec l'espoir de voir Athènes et ses créanciers privés parvenir enfin à un accord sur la restructuration de la dette grecque d'ici à la fin de la semaine.

La situation du Portugal s'est progressivement détériorée depuis le 1er janvier, en particulier après l'abaissement par Standard & Poor's des notes de crédit de 15 pays de la zone euro, celle du Portugal étant désormais classée en catégorie spéculative.

Une telle note prive pratiquement le pays d'accès aux marchés du financement.

Emelia Sithole-Matarise et William James; Jean Décotte pour le service français, édité par Danielle Rouquié