VIENNE, 15 avril (Reuters) - L'homme qui a enlevé la jeune Autrichienne Natascha Kampusch en 1998 et l'a séquestrée chez lui pendant huit ans a très certainement agi seul, selon un rapport publié lundi sur cette affaire retentissante.

La jeune écolière avait été enlevée sur le chemin de l'école alors qu'elle avait dix ans par Wolfgang Priklopil et avait été retenue prisonnière dans une pièce exiguë sans fenêtre située en dessous du garage de son ravisseur jusqu'à son évasion en 2006.

L'enquête originale avait conclu à l'acte d'un homme isolé, mais la rumeur, en partie entretenue par le père de Natascha Kampusch, d'un deuxième criminel ou d'un réseau de pédophiles bénéficiant de protections policières, avait continué à circuler.

D'où la nomination en juillet 2012 par le parlement autrichien d'une commission d'enquête constituée d'experts du FBI américain et de la police fédérale allemande, chargée de vérifier si des erreurs avaient été commises lors de l'enquête.

"(...) Il est pratiquement certain que Wolfgang Priklopil a procédé seul à l'enlèvement", a déclaré le président de la BKA, Jörg Ziercke lors d'une conférence de presse lundi à Vienne.

Malgré une enquête tous azimuts, aucun lien n'a pu être établi entre Wolfgang Priklopil et les milieux sado-masochistes ou pédophiles, écrivent les auteurs de ce rapport de 156 pages.

Ce document, qui a nécessité 10.000 heures de travail et l'analyse de 300.000 pages de documents, confirme également que Wolfgang Priklopil s'est bien suicidé le jour de l'évasion de Natascha Kampusch. Les quelques erreurs de l'enquête originale n'ont pas affecté matériellement le résultat.

Un film tiré du récit de Natascha Kampusch, "3.096 jours", est sorti en février. Il raconte la faim, les viols et les rares sorties autorisées par le ravisseur.

L'Autriche a connu une nouvelle affaire de pédophilie en 2008, concernant cette fois l'inceste d'un père, Josef Fritzl, sur sa fille Elisabeth retenue dans une cellule pendant 24 ans. Sept enfants sont nés de cette relation. Josef Fritzl a été condamné à la prison à perpétuité. (Georgina Prodhan; Danielle Rouquié pour le service français, édité par Pascal Liétout)