MONTREAL, 16 novembre (Reuters) - Le projet du nouveau Premier ministre canadien Justin Trudeau d'accueillir 25.000 réfugiés syriens d'ici la fin de l'année a été remis en question lundi par les exécutifs de deux des provinces du pays.

Brad Wall, Premier ministre de la Saskatchewan, a jugé que les attentats de vendredi à Paris et Saint-Denis avaient modifié la donne et a appelé le chef du gouvernement fédéral à revoir son projet.

"Même si un petit nombre seulement d'individus désireux de frapper notre pays étaient en mesure d'entrer au Canada en conséquent d'un processus précipité de relocalisation de réfugiés, les conséquences seraient dévastatrices", écrit-il dans une lettre adressée au chef du nouveau gouvernement libéral issu des élections législatives du mois dernier.

L'inquiétude se focalise sur la découverte, à côté du corps d'un des kamikazes du Stade de France, d'un passeport syrien dont le détenteur a été enregistré comme réfugié le mois dernier en Grèce puis dans d'autres pays européens. (voir )

Au Québec, la ministre provinciale de l'Immigration, Kathleen Weil, a estimé pour sa part que la promesse d'accueillir 25.000 réfugiés syriens avant la fin de l'année n'était pas réaliste. "Je vais être franche, a-t-elle dit à la presse, je ne pense pas que cela soit possible d'ici la fin de l'année."

Les objections de Wall et le scepticisme de Weil accentuent la pression sur Trudeau, qui a pourtant réaffirmé dimanche que le Canada, conformément à une de ses promesses de campagne, accueillerait 25.000 réfugiés fuyant la guerre en Syrie avant le 1er janvier.

Les attentats à Paris et Saint-Denis ont provoqué un débat similaire aux Etats-Unis voisins. (voir )

Les Nations unies ont appelé lundi la communauté internationale à faire preuve de "compassion" et d'"empathie" envers les réfugiés. (voir ) (Kevin Dougherty avec Rod Nickel à Winnipeg; Henri-Pierre André pour le service français)