M. Rusesabagina, 67 ans, a été condamné en septembre pour huit chefs d'accusation de terrorisme liés aux activités d'une organisation opposée au régime du président Paul Kagame et est détenu dans une prison rwandaise.

Il a nié toutes les accusations et a refusé de participer au procès, que lui et ses partisans ont dénoncé comme étant un simulacre à motivation politique. Il n'était pas présent au tribunal de Kigali lundi pour entendre l'accusation interjeter appel de sa condamnation, préférant rester en prison.

"Nous ne sommes pas d'accord avec la décision de condamner Rusesabagina à une peine de 25 ans au lieu de la prison à vie", a déclaré le procureur Jean Pierre Habarurema à la Cour.

"Compte tenu de l'importance des charges pour lesquelles Rusesabagina a été condamné et de l'impact de ces crimes sur les personnes et leurs biens, il ne devrait pas bénéficier d'une peine plus clémente. Il doit être condamné à la prison à vie", a-t-il déclaré.

M. Rusesabagina a reconnu avoir joué un rôle de premier plan au sein du Mouvement rwandais pour le changement démocratique (MRCD), mais a nié toute responsabilité dans les attentats perpétrés par sa branche armée, le Front de libération nationale (FLN). Les juges ont déclaré qu'il était impossible de distinguer les deux groupes.

Dans le film de 2004, on voit Rusesabagina risquer sa vie pour abriter des centaines de personnes dans l'hôtel qu'il gérait dans la capitale rwandaise pendant le génocide de 100 jours, au cours duquel les extrémistes hutus ont tué plus de 800 000 Tutsis et Hutus modérés.

Le film hollywoodien a donné à Rusesabagina une grande visibilité sur la scène internationale, qu'il a ensuite utilisée pour mettre en lumière ce qu'il a décrit comme des abus de la part du gouvernement de Kagame.

M. Kagame, qui est au pouvoir depuis 1994, nie ces accusations et bénéficie du soutien des donateurs occidentaux pour avoir rétabli la stabilité et stimulé la croissance économique. Cependant, les groupes de défense des droits de l'homme décrivent l'affaire Rusesabagina comme faisant partie d'un système d'intimidation des opposants.