par Tuvan Gumrukcu et Ercan Gurses

ANKARA, 21 mai (Reuters) - Le président turc Recep Tayyip Erdogan devait retrouver dimanche la présidence du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), la formation au pouvoir qu'il a fondée, à l'occasion d'un congrès qui se tient à Ankara.

"Nous avons été séparés, mais aujourd'hui, nous sommes à nouveau réunis", a lancé le chef de l'Etat sous les applaudissements de ses partisans devant le stade où devait se tenir le congrès.

"Nous allons travailler dur", a-t-il ajouté avant d'entrer dans l'enceinte sportive où était rassemblée une foule en liesse agissant des drapeaux de l'AKP.

Erdogan, qui a fondé le parti en 2001 et l'a amené au pouvoir aux élections l'année suivante, avait été contraint d'en quitter la direction il y a près de trois ans quand il a été élu président, parce que la Constitution turque ne permettait pas que le chef de l'Etat soit aussi membre d'un parti.

La situation a changé avec la modification de la Constitution votée par référendum le 16 avril dernier qui créée un système présidentiel qui donne plus de pouvoirs au chef de l'Etat et l'autorise à être membre d'un parti et à le diriger.

Recep Tayyip Erdogan, qui succèdear à ce poste au Premier ministre Binali Yildirim, sera le premier président à diriger un parti depuis Ismet Inonu, qui a succédé au fondateur de la république turque, Mustafa Kemal Atatürk, et qui a été chef de l'Etat jusqu'en 1950.

De tels changements politiques, dit le président Erdogan, sont vitaux pour assurer la stabilité de la Turquie dans le cadre de la lutte contre les séparatistes kurdes du PKK et contre les djihadistes de l'Etat islamique et après le coup d'Etat manqué du 15 juillet dernier, attribué par Ankara aux partisans du religieux Fethullah Gülen, qui s'est exilé aux Etats-Unis.

Juste avant le congrès de l'AKP, deux personnes soupçonnées d'être des combattants de l'Etat islamique ont été tuées dans la nuit de samedi à dimanche lors d'une perquisition de la police turque dans un appartement d'Ankara. (Danielle Rouquié pour le service français)