BUCAREST, 2 décembre (Reuters) - Le président roumain Traian Basescu, issu de la droite, a annoncé lundi qu'il ne ratifierait pas en l'état l'accord conclu par le gouvernement de gauche avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Commission européenne.

Le chef de l'Etat a expliqué son refus par son hostilité à un projet de nouvelle taxe sur les carburants.

Cet accord, négocié il y a plusieurs mois, devait permettre de débloquer quatre milliards d'euros pour la Roumanie.

En contrepartie, le FMI a eu un droit de regard sur le projet de budget 2014 élaboré par le gouvernement de Victor Ponta, qui prévoit des hausses de salaires et des pensions de retraite, mais aussi un alourdissement de la fiscalité et notamment une nouvelle taxe sur les carburants.

Cet accord devait être officiellement entériné dans le courant du mois par le conseil d'administration du FMI.

"C'est la première fois que je refuse de signer un protocole (d'accord sur une aide du FMI) négocié par le gouvernement, c'est sans précédent", a déclaré Traian Basescu à la presse lundi soir.

"Légalement, il ne peut être soumis (au conseil d'administration du FMI) car il s'agit d'un accord international pour lequel l'accord du président est obligatoire", a-t-il ajouté.

Les représentants du FMI à Bucarest n'ont pas commenté cette décision dans l'immédiat.

Cité par l'agence de presse roumaine Mediafax, Victor Ponta a déclaré que "de fait, nous n'avons plus d'accord avec le FMI et la Commission européenne".

La Roumanie ne comptait pas puiser dans cette aide mais l'accord devait servir de garantie pour les investisseurs étrangers contre d'éventuels problèmes budgétaires en 2014, année d'élection présidentielle dans ce pays. (Luiza Ilie; Bertrand Boucey pour le service français)