Après sa réélection en avril, lorsque l'extrême droite a été le plus près de prendre la présidence, le centriste Macron s'est engagé à gouverner la France "d'une manière différente" par rapport à un premier mandat au cours duquel l'accent mis sur les réformes économiques a laissé une grande partie de l'électorat mécontent.

Avec d'abord le COVID-19 et maintenant une inflation galopante qui annule certains des gains durement acquis par ces réformes, il doit maintenant persuader les électeurs qu'il répond à leurs frustrations à temps pour le scrutin parlementaire de juin.

Les trois nominations suggèrent que le président n'a pas opté pour un remaniement complet de son leadership - bien que les femmes jouent un rôle plus important.

Conservant leurs portefeuilles respectifs des finances et de l'intérieur, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, seront rejoints à la table du cabinet par Catherine Colonna en tant que ministre des affaires étrangères, a annoncé la présidence.

Tous trois viennent d'un milieu de centre-droit.

Colonna est actuellement l'ambassadrice de France en Grande-Bretagne et ancienne porte-parole de feu le président Jacques Chirac.

Agnès Pannier-Runacher a été promue de ministre déléguée à l'industrie à ministre de l'énergie. Elle sera chargée de relancer le secteur nucléaire en difficulté du pays et d'accélérer le déploiement de plus d'énergies renouvelables, tout en façonnant la réponse de la France à la crise du gaz et à la colère des électeurs sur les prix de l'énergie.

M. Macron - occupé par une diplomatie de crise à l'étranger et par d'âpres négociations politiques avant le vote parlementaire dans son pays - a pris près d'un mois pour nommer un nouveau cabinet.

Lundi, il a nommé Elisabeth Borne au poste de Premier ministre. Cette technocrate de gauche a fait partie des précédents gouvernements de M. Macron, plus récemment en tant que ministre du travail, où elle a fait face aux syndicats sur la réforme des allocations de chômage.

"Faire baisser le coût de la vie sera la première priorité du gouvernement", a déclaré Mme Borne dans une interview accordée à la chaîne de télévision TF1.

Elle a ajouté qu'après les élections parlementaires de juin, la première initiative législative de son gouvernement porterait sur le pouvoir d'achat, notamment en ce qui concerne les prix de l'énergie.

La France aborde les élections législatives de juin alors que l'Europe est aux prises avec une guerre sur son flanc oriental qui a freiné une reprise économique post-pandémique et exacerbé une forte accélération de la hausse des prix à la consommation dans la zone euro.

Si Macron remporte les législatives, les priorités de son gouvernement comprendront également la lutte contre le changement climatique et le recul de l'âge de la retraite - une tâche qui incombera probablement au nouveau ministre du Travail, Olivier Dussopt.

Bien que les sondages montrent que Macron devrait être en mesure de former une majorité au pouvoir, il est sous la pression d'une alliance de partis de gauche et de Marine Le Pen, leader d'extrême droite revigorée.

Si Macron et ses alliés perdent les élections législatives, il devra nommer un nouveau premier ministre issu de la majorité au pouvoir, qui sera ensuite chargé de nommer un nouveau cabinet.