L'appétit pour le risque s'est quelque peu dissipé sur les places financières en cette fin de semaine, après un discours plutôt hawkish de Jerome Powell. Le boss de la Fed a laissé entendre que le cycle de resserrement monétaire n'était pas nécessairement terminé aux Etats-Unis. Les prochaines données concernant l'inflation et l'activité seront donc cruciales.
L'optimisme du début de semaine laisse place à quelques prises de bénéfices même si la tendance générale demeure positive.
Variations hebdomadaires*
STOXX EUROPE 600
443.31  -0.21%
Graphique STOXX EUROPE 600
S&P 500
4415.24  +1.31%
Graphique S&P 500
NIKKEI 225
32568.11  +1.93%
Graphique NIKKEI 225
GOLD
1936.72$  -2.60%
Graphique GOLD
BRENT OIL
81.60$  -4.26%
Graphique BRENT OIL
EURO / US DOLLAR
1.07$  -0.45%
Graphique EURO / US DOLLAR
Tops / Flops de la semaine
Tops

Telefonica Deutschland (+40%) : la maison-mère espagnole, Telefonica, va retirer de la bourse les 28,2% du capital de se filiale allemande pour la sortir de la cote. L’opération s’élève à 1,97 Md€. Pour forcer la décision, si les actionnaires ne veulent pas apporter leurs titres, Telefonica va réduire le principal atout de Telefonica Deutschland, son dividende. 

Adyen (+31%) : l’entreprise active dans les paiements tourne la page après un premier semestre en chute libre. Les investisseurs, soucieux des perspectives du secteur, des conditions de taux d'intérêts et des moyens d’obtention de financement, ont été soulagés par des objectifs enfin réalistes. Ainsi, la réduction des prévisions est interprétée positivement par le marché qui peut désormais avoir une meilleure visibilité sur le dossier. 

Datadog (+22%) : le fournisseur de solutions logicielles s’est envolé mardi après avoir dépassé ses estimations trimestrielles et relevé ses objectifs annuels. Les entreprises ont été victimes d’un nombre croissant de failles informatiques et ont massivement eu recours aux solutions de cybersécurité du groupe. Les recettes pour l’ensemble de l’exercice devraient se situer entre 2,10 et 2,11 Mds$ contre une estimation précédente entre 2,05 et 2,06 Mds$. 

Valneva (+16%) : ce fut une semaine chargée d'annonces pour la biotechnologique qui développe des vaccins. D’abord, ses résultats à neuf mois ont rassuré avec la confirmation des perspectives de chiffre d’affaires annuel compris entre 220 et 260 M€. La seconde nouvelle est venue des Etats-Unis. La FDA a approuvé le vaccin de Valneva contre le chikungunya au monde, une première au niveau mondial. 

Schneider Electric (+7%) : le groupe industriel était très attendu jeudi à l’occasion de sa journée investisseurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est que personne n’a été déçu. Les objectifs de moyen terme se sont révélés bien supérieurs aux attentes des analystes. La croissance organique du chiffre d’affaires est attendue à plus de 5% par an en moyenne d’ici 2027. Le taux de conversion du résultat net en cash est attendu aux alentours de 100%. 

Flops 

Diageo (-14%) : le grand rival de Pernod Ricard, connu pour ses marques Guinness, Baileys, Johnny Walker et Captain Morgan, a prévenu que sa croissante allait ralentir au premier semestre 2024 en raison d’une forte baisse d’activité en Amérique latine et dans les Caraïbes, des régions qui représentent environ 11% de ses ventes. 

Scor (-10%) : le premier réassureur français a retrouvé le chemin des bénéfices lors de son troisième trimestre, mais ils sont inférieurs de 20% aux anticipations des analystes. Ces derniers attendaient 183 M€ et Scor n'en a généré que 147 M€. 

Flutter (-13%) : malgré des résultats conformes aux prévisions au troisième trimestre, l’entreprise de paris sportifs et de jeux d’argent s’attend à ce que ses profits annuels se situent dans le bas de la fourchette initialement prévue. Par ailleurs, il va changer sa place de cotation en quittant Dublin pour New York. 

PostNL (-18%) : le troisième trimestre de l’opérateur postal néerlandais ne s’est pas déroulé comme prévu. La perte nette a atteint 10 M€. Les prévisions pour la fin d’année ne sont pas encourageantes non plus et PostNL s’attend à ce que ses indicateurs financiers se situent dans le bas de sa fourchette de prévisions. 

Veeva (-14%) : le développeur américain de solutions numériques pour le secteur de la santé devrait bien finir l’exercice en cours. Par contre, la chanson n’est pas la même pour les deux prochains qui seront bien plus compliqués. La société a réduit ses attentes en termes de revenus.
Graphique Matières Premières
Matières premières

Energie : Les prix pétroliers ont subi d’intenses dégagements cette semaine. Le recul hebdomadaire est conséquent puisque le Brent et le WTI ont cédé 6% en cinq jours, ramenant les deux références à respectivement 81 et 76,50 USD. Deux forces œuvrent à ce changement d’ambiance. D’une part, le conflit entre Israël et le Hamas constitue une inconnue de moins en moins inquiétante dans la mesure où il ne perturbe pas l’offre régionale. D’autre part, la demande redevient une source de préoccupation, notamment en Chine, qui a présenté cette semaine des données économiques mitigées. Résultat des courses, le pétrole enchaîne une troisième semaine de baisse consécutive, une dynamique qui pourrait inciter l’OPEP à faire davantage pour soutenir les prix.

Métaux : Le cuivre s’est stabilisé à Londres et s’échange toujours au-dessus de 8000 USD. Même dynamique pour l’aluminium (2240 USD) tandis que l’étain et le zinc ont progressé, à respectivement 24800 et 2600 USD.  Dans le registre des métaux précieux, la Chine poursuit ses emplettes d'or puisque ses réserves ont augmenté pour le douzième mois consécutif. Selon le World Gold Council, la Chine, via sa banque centrale, a augmenté ses avoirs de 23 tonnes en octobre. L'once d'or se négocie toutefois en baisse, autour de 1950 USD.

Produits agricoles : La volatilité baisse encore d'un cran à Chicago, où les prix des céréales ont globalement fait du surplace. Le boisseau de maïs s'échange autour de 470 cents contre 570 cents pour le boisseau de blé.

Graphique Matières Premières
Macroéconomie

Ambiance : L'ombre d'un doute. Après un début de mois chargé sur fonds de multiples réunions de politique monétaire à travers le monde, les investisseurs reprennent un peu leurs esprits et tentent de digérer la somme d’informations disponibles. Il faut dire qu’ils sont aidés en cela par une actualité macroéconomique particulièrement “light”. Ainsi, le rendement du 10 ans américain se stabilise autour des 4.50% tandis que son homologue allemand vient de se poser sur le bas de son canal ascendant en cours depuis mars dernier, support autour des 2.60%. On pourra surveiller le comportement de ce marché au cours de la semaine prochaine car il faudrait impérativement enfoncer cette zone pour confirmer la détente en cours et éviter une nouvelle séquence de hausse en direction des 3.00%. Un tel scénario serait bien évidemment préjudiciable au rebond en cours sur les marchés actions.

Après le gros rebond de la semaine précédente, Jerome Powell a un peu refroidi l'ambiance jeudi en rappelant qu'une hausse de taux directeurs reste possible. Le marché a accusé le coup, mais n'a pas encore l'air prêt à croire le chef de la Fed. Pendant ce temps, en Chine, les statistiques restent désespérément sans relief. Les prix à la consommation ont même reculé en octobre, ce qui n'est pas vraiment compatible avec le rebond économique tant attendu pour la seconde économie du monde. 

Crypto : Quatrième semaine de hausse consécutive pour le bitcoin qui grimpe de quasiment 6% depuis lundi et repasse au-dessus des 37 000 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes. Même tendance pour la deuxième cryptomonnaie du marché, l’ether, qui superforme le leader depuis le début de la semaine en inscrivant une hausse de 10%. Cette envolée de l’ether s’explique principalement par le dépôt par BlackRock d’une demande pour un ETF au comptant (Spot) adossée à la cryptomonnaie ETH auprès du gendarme boursier américain (SEC). Il n’en fallait pas plus pour relancer un raz-de-marée d’optimisme sur le marché. Bien qu’aucun ETF de ce type n’a encore été accepté par la SEC, l’enthousiasme des acteurs de cet écosystème est palpable et se retranscrit dans la valorisation des principales cryptomonnaies. 

Graphique de Cours
La Fed ne veut pas lâcher le morceau
Les prix à la consommation (mardi) et à la production (mercredi) du mois d'octobre aux Etats-Unis ainsi que la production industrielle et les ventes de détail chinoises (mercredi) seront au centre du jeu la semaine prochaine. On l'aura compris, l'évolution de l'inflation américaine est un véritable couperet. Si tout se passe comme prévu, les prix ne devraient avoir progressé que de 0,1% entre septembre et octobre, non seulement parce que l'inflation s'atténue mais aussi pour des raisons techniques (vive hausse de la composante loyers en septembre). L'agenda des publications de résultats est un peu moins touffu que sur la quinzaine précédentes, mais il y a encore de grosses signatures en vue, comme Home Depot, Tencent, Infineon, Cisco, Vodafone, Siemens AG, Walmart ou Applied Materials. Excellent weekend à toutes et à tous.
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*Les variations hebdomadaires des indices et des actions affichés sur le tableau de bord concernent la période du lundi à l'ouverture des marchés respectifs au vendredi à l'heure d'envoi de cette newsletter.
Les variations hebdomadaires des matières premières, métaux précieux et devises affichés sur le tableau de bord concernent une période sur 7 jours glissants du vendredi au vendredi jusqu'à l'envoi de cette newsletter. Ces actifs continuent de coter les weekends.