A l'approche des fêtes de fin d'année, bon nombre d'opérateurs semblent avoir déserté les marchés, à l'image de faiblesse des volumes et des écarts réduits des grands indices. L'Europe a globalement marqué une pause sur la dernière séquence hebdomadaire, après sa forte progression depuis début novembre tandis que Wall Street a encore grappillé quelques points et enchaîné les records, les derniers chiffres confortant le ralentissement de l'inflation, l'atterrissage en douceur de l'économie américaine et des baisses de taux à venir en 2024.
Variations hebdomadaires*
CAC 40
7568  -0.37%Graphique
STOXX EUROPE 600
477.60  +0.21%
Graphique STOXX EUROPE 600
S&P 500
4754.63  +0.75%
Graphique S&P 500
NIKKEI 225
33169.05  +0.60%
Graphique NIKKEI 225
GOLD
2053.09$  +1.79%
Graphique GOLD
BRENT OIL
78.87$  +2.07%
Graphique BRENT OIL
EURO / US DOLLAR
1.10$  +1.06%
Graphique EURO / US DOLLAR
Tops / Flops de la semaine
Tops

Cropenergies (+62%) : Le spécialiste allemand du bioéthanol, en difficulté, a reçu une offre de rachat de sa maison-mère Südzucker (+3%), le géant de la production de sucre de betteraves, qui propose 11,50 euros en espèces par action pour le retirer de la cote. Cropenergies, introduit en 2006, souffre de la pression sur  les prix de l'éthanol et a récemment revu à la baisse ses prévisions pour l'exercice. L'offre redore le parcours du groupe, en repli de 12% depuis le début de l'année en dépit de la hausse récente. 

Harbour Energy (+38%) : Le producteur britannique de pétrole et de gaz annonce acquérir la majorité des actifs de l'allemand Wintershall Dea pour 11,2 milliards de dollars. Cette transaction exclut les actifs situés en Russie ou détenus par des coentreprises liées au pays. Grâce à ce rachat, Harbour Energy entre dans le cercle des plus grandes sociétés indépendantes de pétrole et de gaz au monde.

Marathon Digital (+35%) : Le groupe américain de technologie liée aux actifs numériques annonce s'emparer de deux sites miniers Bitcoin opérationnels situés au Texas et au Nebraska, totalisant une capacité de 390 mégawatts, auprès de filiales de Generate Capital pour 178,6 millions de dollars. La capacité de la société va donc passer de 584 MW à 910 MW, et 45 % de cette dernière sera détenue directement par le groupe, qui bénéficie aussi de la hausse de la crypto-reine.

US Steel (+22%) : Le sidérurgiste japonais Nippon Steel a annoncé s'emparer de son homologue américain pour 14,1 milliards de dollars, et créer ainsi la deuxième entreprise sidérurgique mondiale et la plus importante en dehors de la Chine. L'entité créée ambitionne de jouer un rôle clé dans l'approvisionnement des fabricants et des constructeurs automobiles américains.

Chewy (+19%) : Plusieurs vecteurs de hausse pour le spécialiste américain des produits pour animaux de compagnie. A l'occasion de sa première journée des investisseurs, le groupe a présenté des perspectives encourageantes pour la suite. Il a également annoncé l'ouverture de ses premiers cabinets vétérinaires sous la marque Chewy Vet Care, prévue en 2024. La chute du titre au cours de l'année offre aussi un point d'entrée favorable. Enfin, une flopée d'analystes a revu à la hausse les recommandations sur la société. 

Virbac (+16%) : Fort de ventes solides au troisième et quatrième trimestre, le laboratoire vétérinaire français a relevé ses objectifs 2023 pour la deuxième fois cette année : il prévoit désormais une croissance de son chiffre d'affaires autour de 4% et une marge d'Ebit ajusté autour de 15%. Il a également réaffirmé son objectif d'atteindre une marge d'Ebit ajusté de 20% à l'horizon 2030. Le marché applaudit, les analystes relèvent leur recommandation sur le titre. 

Hapag-Lloyd (+14%) : Le transporteur maritime allemand, comme ses homologues Maersk et MSC, tire profit des tensions qui agitent la Mer rouge et le canal de Suez. La multiplication des attaques des rebelles Houthis sur les navires marchands des pays "liés à Israël" pousse ces derniers à contourner l'Afrique. Les logisticiens ont donc rehaussé leurs taux de fret. 

Raiffeisen Bank International (+13%) : Sous pression pour sortir de Russie, où Raiffensen a réalisé la moitié de ses bénéfices sur les neuf premiers mois de l'année, la banque autrichienne a trouvé une parade habile. Sa filiale russe va racheter la participation de l'oligarque russe Oleg Deripaska, le président du géant de l'aluminium Rusal, dans le groupe de BTP autrichien Strabag pour 1,5 milliard d'euros. Elle réduit ainsi mécaniquement son exposition au pays, et redore son image, écornée par sa présence sur la liste noire des "soutiens à la guerre en Ukraine". 

Flops

ArgenX (-24%) : Second revers d'ampleur pour la biotech belge. La première pondération du Bel 20, l'indice phare de la place bruxelloise, a annoncé un échec en phase avancée sur un candidat-médicament prometteur, l'efgartigimod, quelques semaines après avoir essuyé des résultats négatifs sur un autre traitement, le PTI. ArgenX annonce ne pas poursuivre les développements sur un des domaines d'application de l'efgartigimod. Dans la foulée, plusieurs analystes ont revu leur recommandation sur le titre à la baisse. 

NetEase (-24%), Prosus (-20%), Tencent (-12%), Ubisoft (-5%) : Les autorités chinoises ont dévoilé une série de mesures visant à réduire les dépenses liées aux jeux vidéo ainsi que les récompenses encourageant les joueurs à revenir sur les plateformes. Plusieurs sociétés de l'industrie du gaming ont plié après l'annonce, dont le français Ubisoft et le néerlandais Prosus, premier actionnaire du géant NetEase avec 25% du capital.

Uniper (-22%) : Dans le cadre de ses efforts pour remplacer le gaz naturel fourni par la Russie, l'énergéticien allemand Sefe et le norvégien Equinor ont conclu un accord pour fournir un tiers des besoins industriels de l'Allemagne en GNL au cours de la prochaine décennie. Coup dur pour Uniper, le géant de l'énergie allemand, qui reprenait juste des couleurs. Il fait aussi l'objet d'une plainte de l'association allemande de protection de l'environnement (Deutsche Umwelthilfe) contre l'utilisation de chlore sur le terminal de GNL de Wilhelmshaven, qui menacerait l'écosystème de la baie de Jade et de la mer du Nord. 

Blackberry Limited (-19%) : Le groupe canadien de logiciels et de services de sécurité intelligents n'a pas démérité : il dévoile des résultats trimestriels meilleurs qu'attendus, une belle performance dans son principal domaine d'activité, la cybersécurité, et une perte réduite. Mais les marchés ont sanctionné les prévisions timides du groupe, inférieures aux attentes, notamment dans la cybersécurité, en dépit de la signature d'un contrat d'ampleur avec la Malaisie. 

Delivery Hero (-18%) : Plusieurs facteurs de baisse pour le groupe allemand. Les législateurs européens envisagent d'obliger les sociétés de livraison de repas à donner à leurs travailleurs des avantages sociaux correspondant au statut de salarié et non plus d'indépendants, et de revoir leurs systèmes algorithmiques internes. Fragilisé par ailleurs par la hausse des coûts, le groupe annonce supprimer des emplois à son siège berlinois, fermer deux centres de technologie à Taïwan et en Turquie, et songe à se débarrasser de sa division Asie du Sud-Est pour atteindre son objectif de rentabilité.

Fedex (-12%) : Le géant américain de la livraison de colis a dévoilé des résultats trimestriels décevants (chiffre d'affaires en repli de 3%) et revu à la baisse son objectif de revenus annuels. Il souffre d'une faiblesse des volumes, d'une féroce concurrence sur les prix, et des piètres performances de sa division transport express. Le groupe annonce par ailleurs un programme de rachat d'actions de 1 milliard de dollars supplémentaires au cours de l'exercice 2024.

Paramount Global (-7%), Warner Bros Discovery (-6%) : Pour concurrencer Netflix et compenser le déclin de la télévision traditionnelle, les deux mastodontes américains du divertissement et de la production cinématographique envisagent de fusionner leurs activités. Ce faisant, ils créeraient la 3ème entreprise de streaming des Etats-Unis en nombre d'abonnés. Mais l'annonce a été mal accueillie par les marchés, certains analystes estimant que la fusion endetterait les groupes de plusieurs milliards de dollars.
Graphique Matières Premières
Matières premières

Énergie : Durant la semaine écoulée, les prix du pétrole ont enregistré une légère hausse, principalement en raison des tensions persistantes au Moyen-Orient. Les attaques des Houthis contre des navires en mer Rouge ont accentué les préoccupations géopolitiques, entraînant une augmentation de plus de 4 % des prix à terme du Brent et du WTI par rapport à la semaine précédente. Néanmoins, l'annonce du retrait de l'Angola de l'OPEP a semé le doute quant à la capacité du groupe à maintenir la stabilité des prix. Des perturbations dans le canal de Suez, responsable d'environ 12 % du commerce mondial, ont été signalées en raison des attaques, entraînant des détours de la mer Rouge par de nombreux transporteurs maritimes. En ce qui concerne les prix, le WTI a enregistré une hausse de 1,38 % à 74,75 $ le baril au New York Mercantile Exchange, tandis que le pétrole Brent, référence mondiale, a progressé de 1,1 % à 80,18 dollars le baril.

Métaux : Appétit persistant pour le risque et baisse du dollar : vendredi, le prix de l'or a atteint son plus haut niveau en près de trois semaines, profitant de la baisse du dollar et des rendements obligataires. Cette tendance découle de l'anticipation du marché concernant une réduction agressive des taux, avec des projections suggérant une baisse de la Fed en mars et un total de 150 points de base d'ici 2024. Par ailleurs, la demande d'or en Inde a fortement chuté en raison des prix intérieurs élevés. Quant aux autres métaux, l'argent a gagné 0,8 % pour atteindre 24,59 dollars l'once, le platine a augmenté de 1,8 % à 980,55 dollars, et le palladium de 2,5 % à 1 244,18 dollars. Ces trois métaux se dirigent vers leur deuxième semaine consécutive de hausse.

Produits agricoles : Les cours du soja au Chicago Mercantile Exchange ont enregistré une quatrième baisse consécutive ce vendredi. Les précipitations attendues au Brésil ont atténué les craintes liées aux conditions arides au sein du premier exportateur mondial de soja, écartant ainsi le risque de baisse des rendements et de resserrement de l'offre. Les analystes de Rabobank ont révisé à la baisse leurs prévisions pour 2023/24 à 158 millions de tonnes métriques contre 163 millions, les pluies ce mois-ci devant limiter les dommages aux cultures dans les zones centrales et septentrionales. Parallèlement, les cours du blé et du maïs ont également connu une baisse cette semaine. Le cours du maïs tourne autour de 473 cents le boisseau, reflétant une dynamique similaire pour le blé qui s'échange autour de 614 cents.

Graphique Matières Premières
Macroéconomie

Ambiance et Taux : A la veille d’un long week-end, fêtes de Noël obligent, les bourses sont restées particulièrement étales. Si vous vouliez de l’action, il fallait vous tourner vers les tops/flops de la semaine. Côté macroéconomie, les derniers chiffres sur l’inflation américaine confirment, si besoin en était, la lente décrue de la hausse des prix. Le PCE Core déflaté des variations saisonnières est effectivement ressorti légèrement en deçà des attentes à +0.1% en rythme mensuel et +3.2% en base annuelle. Parallèlement, le PIB américain, bien que plus faible qu’attendu avec une progression de 4.9% sur le troisième trimestre, n’a fait qu’augmenter les probabilités d’une baisse de taux pour 2024. En effet, les opérateurs guettent tout signe d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine qui de facto permettrait de retrouver les joies de l’argent facile. Ne boudons pas notre plaisir de voir des progressions annuelles à deux chiffres sur les principales places boursières après une année 2022 particulièrement morose.

Crypto : Le bitcoin s’envole de plus de 5,33% depuis lundi et revient se stabiliser autour des 43500 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes. De son côté, l’ether, la seconde cryptomonnaie la plus valorisée du marché, progresse de 5,65% sur la même période et se rapproche ainsi des 2350 dollars. De quoi entamer les fêtes de fin d’année sous les meilleurs auspices pour les crypto-investisseurs. Toujours dans l’attente de l’approbation d’un ETF Bitcoin au comptant (Spot) par le gendarme boursier américain (SEC) de l’autre côté de l’Atlantique, de nombreux experts de l’industrie estiment que les premières réponses potentiellement positives de la SEC sur ces produits boursiers interviendraient en début d’année prochaine. En attendant, l’ensemble du marché crypto est désormais valorisé à plus de 1600 milliards de dollars, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis mai 2022. 

Graphique de Cours
Joyeuses fêtes!
Il y aura naturellement peu de publications macroéconomiques la semaine prochaine. On retiendra essentiellement aux Etats-Unis l'indice de la Fed de Richmond (mercredi) et les données hebdomadaires sur l'emploi (jeudi). De nombreuses places occidentales seront fermées lundi 25 décembre, et certaines mardi 26 décembre (Londres, Paris, Zurich et Francfort notamment).
Zonebourse ne publiera pas ses chroniques quotidiennes ni sa lettre hebdomadaire la semaine prochaine. Rendez-vous dès le 2 janvier pour la reprise du rythme habituel. D'ici là, passez d'excellentes fêtes de fin d'année.
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*Les variations hebdomadaires des indices et des actions affichés sur le tableau de bord concernent la période du lundi à l'ouverture des marchés respectifs au vendredi à l'heure d'envoi de cette newsletter.
Les variations hebdomadaires des matières premières, métaux précieux et devises affichés sur le tableau de bord concernent une période sur 7 jours glissants du vendredi au vendredi jusqu'à l'envoi de cette newsletter. Ces actifs continuent de coter les weekends.