Semaine de rebond généralisé pour les places financières, qui ont profité de quelques bons résultats d'entreprises mais surtout de la très nette détente des rendements obligataires et des anticipations de la fin du cycle de hausse de taux aux Etats-Unis, suite aux propos jugés plus accommodants de Jerome Powell. Les chiffres sur l'emploi américain moins bons que prévu ce vendredi confortent cette projection et permettent aux indices de poursuivre leur rattrapage.
Variations hebdomadaires*
STOXX EUROPE 600
444.24  +3.41%
Graphique STOXX EUROPE 600
S&P 500
4358.34  +5.85%
Graphique S&P 500
NIKKEI 225
31949.89  +3.09%
Graphique NIKKEI 225
GOLD
1992.08$  -0.53%
Graphique GOLD
BRENT OIL
85.12$  -3.59%
Graphique BRENT OIL
EURO / US DOLLAR
1.07$  +1.59%
Graphique EURO / US DOLLAR
Tops / Flops de la semaine

TOPS

Cellectis (+204%) : La petite biotech française a explosé cette semaine à la faveur d'un accord de collaboration de recherche avec AstraZeneca dans les domaines de l'oncologie, de l'immunologie et des maladies rares. Dans le cadre de cette alliance, le laboratoire britannique prendra 22% du capital de la jeune pousse française pour 80 millions de dollars, et prévoit un investissement additionnel éventuel de 140 millions de dollars. 

Roku (+38%) : Le diffuseur et fournisseur américain d'équipement de streaming a signé un bénéfice trimestriel surprise : 43,4 millions de dollars, alors que les analystes attendaient une perte de 31,4 millions de dollars sur la période. Le groupe, qui a bénéficié d'un rebond de l'activité publicitaire, tire aussi profit de ses ambitions dans la production de contenus propres. 

Vonovia (+16%) : Le géant allemand de l'immobilier poursuit ses efforts pour réduire sa dette et cela plaît au marché. Le gestionnaire annonce vendre environ 357 millions d'euros de nouveaux projets de construction à CBRE Investment Management, quelques jours après avoir vendu à la ville de Dresde près de 88 millions d'euros d'appartements. Le groupe envisage également de céder 30 % du portefeuille du nord de l'Allemagne à l'investisseur américain Apollo Global Management pour 1 milliard d'euros. Cette année, le groupe s'est séparé de 3.7 milliards d'euros d'actifs. 

Adecco (+19%) : Adecco se porte bien. Le spécialiste suisse de l'intérim a dévoilé des revenus trimestriels meilleurs qu'attendu, en dépit d'un climat économique morose. Les investisseurs saluent les gains de part de marché du groupe dans toutes les régions, et pardonnent le repli de 4% du bénéfice net trimestriel. La performance est d'autant plus belle que les concurrents du groupe, Randstad et Manpower, font bien moins belle figure sur le trimestre écoulé. 

Alstom (+14%) : Après sa chute drastique du mois d'octobre, le géant français des infrastructures ferroviaires retrouve des couleurs. Le constructeur a rebondi cette semaine après avoir décroché un contrat avec la compagnie britannique Cross Country : pour 950 millions d'euros d'ici 2031, il assurera la maintenance et le nettoyage des trains, et proposera des prestations de services. Un accord qui permet au groupe de conforter ses ambitions internationales. 

Geberit (+11%) : Le leader européen des sanitaires se défend bien : en dépit d'une baisse des volumes de vente sur neuf mois (-12.3%) et de l'impact du franc fort, le groupe suisse dévoile des marges d'exploitation en hausse de 24.5% et un bénéfice d'exploitation en augmentation de 13%. Il relève également ses objectifs annuels, car l'augmentation des prix devrait affecter positivement le chiffre d'affaires et les marges au quatrième trimestre. 

AB inBev (+8%) : Joli tour de passe-passe pour le brasseur belge : sur le trimestre écoulé, il signe des volumes de vente en repli de 4% mais un chiffre d'affaires en hausse de 5%. La maison mère de Stella et Corona est parvenue à compenser le recul des ventes par une augmentation de prix sur ses bières haut-de-gamme. Le groupe annonce par ailleurs un programme de réduction des coûts et la suppression de 2% de ses effectifs aux Etats-Unis. 

FLOPS

First Quantum (-44%) : Gros revers potentiel pour le mineur canadien. En raison de l'opposition de groupes écologistes, le gouvernement du Panama veut soumettre à un référendum le projet d'exploitation de cuivre et d'or dans la mine à ciel ouvert du groupe dans le pays, qui comptait en 2022 pour 45% de sa production totale de cuivre. Les inquiétudes qui pèsent sur les perspectives de First ont poussé plusieurs bureaux d'analyses à revoir à la baisse leur recommandation sur le titre. 

On Semiconductor (-20%) : Le concepteur et fabricant de semiconducteurs a jeté un coup de froid sur le secteur des puces. A l'occasion de la publication de ses trimestriels, il a dévoilé des perspectives peu encourageantes : il a revu à la baisse ses prévisions de chiffre d'affaires, de marge brute et de bénéfice pour les trois derniers mois de l'année, en raison de la faiblesse de la demande dans les segments industrie et automobile.  Pour le trimestre écoulé, il signe un chiffre d'affaires en léger repli. 

Orsted (-17%) : Déjà affaibli par les difficultés inhérentes au secteur - problèmes d'approvisionnement, inflation des matériaux, financement complexe en période de taux élevés - le spécialiste danois de l'énergie renouvelable a plongé cette semaine après avoir annoncé l'arrêt de deux projets éoliens offshore aux Etats-Unis, qui devrait entraîner une dépréciation d'actifs d'environ 3.8 milliards d'euros cette année pour le groupe. Le titre enregistre plus de 56% de baisse depuis le 1er janvier. 

Moller Maersk (-12%), Hapag-Lloyd (-15%)  : Alors que la frénésie de l'époque Covid est terminée et que la demande mondiale affiche un sévère repli, les acteurs du transport maritime accusent le coup. Anticipant des bénéfices plus faibles qu'auparavant, le danois Maersk annonce supprimer au moins 10 000 emplois, revoir à la baisse ses projets d'investissement et réviser son programme de rachat d'actions. Il entraîne son rival allemand Hapag-Lloyd dans sa chute. 

Iveco (-11%) : Le constructeur italien de camions a publié de solides résultats trimestriels, avec chiffre d'affaires et bénéfice net en hausse, mais les analystes ont puni le groupe pour sa gestion de la trésorerie, largement grevée par les investissements, et des cash flows. En première ligne, Oddo et Morgan Stanley ont fait part de leurs doutes sur les perspectives du groupe, qui a pourtant relevé ses prévisions annuelles pour la 3ème fois.
Graphique Matières Premières
Matières premières

Énergie : Malgré le risque d'une escalade des tensions au Moyen-Orient, les prix pétroliers entament une décrue, une pause qui ramène le cours du Brent à 86 USD le baril, contre 81,50 USD pour le WTI américain. Les mauvaises données économiques américaines et la nouvelle augmentation des stocks hebdomadaires ont également pesé sur les prix cette semaine. Les frictions géopolitiques sont ainsi reléguées au second plan, d'autant plus qu'elles n'ont pour le moment causé aucune perturbation d'approvisionnement. En Europe, le prix du gaz naturel se stabilise autour de 48 EUR/MWh.

Métaux : Les planètes s'alignent pour l'or : tensions géopolitiques, baisse des rendements obligataires et appétit des banques centrales, ce cocktail permet au métal doré de tutoyer la ligne des 2000 USD l'once. Le dernier rapport du World Gold Council a mis en avant l'attrait des banques centrales pour l'or. Ces dernières ont accumulé environ 340 tonnes d'or au cours du troisième trimestre et 800 tonnes depuis le 1er janvier. La Chine reste particulièrement active en raison de sa volonté de diversifier ses réserves de change. Du côté des métaux industriels, le cuivre a progressé à Londres à 8140 USD, en grande partie soutenu par la baisse du dollar.

Produits agricoles : A l'instar du compartiment de l'énergie, les prix des céréales ont reculé cette semaine à Chicago, où le boisseau de maïs s'échange autour de 475 cents contre 570 cents pour le boisseau de blé.

Graphique Matières Premières
Macroéconomie

Ambiance : C'est la fête. Les banques centrales ont joué la partition attendue, à savoir un statu quo jusqu’à nouvel ordre, le tout saupoudré d’un soupçon de posture dovish histoire de rallier les sceptiques. De son côté, le marché de l’emploi américain montre les premiers signes de ralentissement à l’image des 150k créations d’emplois non-agricoles aux Etats-Unis, chiffre à comparer à une estimation de 180k et surtout aux 297k du mois précédent. Le scénario tant espéré d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine sur fonds de résultats trimestriels plutôt rassurants reprend du poil de la bête et contribue à alimenter la détente des taux d’intérêt et la hausse généralisée du marché des actions. A ce titre, le rendement du 10 ans américain vient d’enfoncer les 4.60%, signalant au passage la fin de la dynamique haussière en cours depuis l’été dernier ce qui permet d’ouvrir un objectif de repli plus ambitieux en direction des 4.10%.

Crypto : Le bitcoin reste au contact des 35 000 dollars en reculant légèrement de -0,60% depuis lundi. De son côté, l’ether, la deuxième cryptomonnaie la plus valorisée du marché, reste parfaitement à l’équilibre juste sous les 1 800 dollars à l’heure où nous écrivons ces lignes. Cette semaine, les yeux des crypto-investisseurs étaient rivés sur Sam Bankman-Fried qui a été reconnu coupable de sept chefs d’accusation, notamment pour blanchiment d’argent et fraude, dans l’affaire FTX. Il risque jusqu'à 115 ans de prison pour ces faits et la sentence devrait être déterminée le 28 mars 2024 lors d'une nouvelle audience. Le jeune Bankman-Fried fera probablement appel au verdict. Affaire à suivre du côté de la cryptosphère. 

Graphique de Cours
En avant toute
La semaine prochaine, le programme des publications de résultats est encore dense avec NXP Semiconductors, Vertex, Uber et Walt Disney aux Etats-Unis, ainsi qu'UBS, Enel, Airbus, Bayer et Merck KGaA en Europe et Softbank et Sony dans la catégorie des très grosses capitalisations. La macroéconomie sera dominée par l'inflation chinoise et un discours de Jerome Powell mercredi, avant l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan vendredi. Après cette belle semaine de rebond, profitez bien de votre weekend.
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*Les variations hebdomadaires des indices et des actions affichés sur le tableau de bord concernent la période du lundi à l'ouverture des marchés respectifs au vendredi à l'heure d'envoi de cette newsletter.
Les variations hebdomadaires des matières premières, métaux précieux et devises affichés sur le tableau de bord concernent une période sur 7 jours glissants du vendredi au vendredi jusqu'à l'envoi de cette newsletter. Ces actifs continuent de coter les weekends.