Les communes sont la plus petite division administrative du Cambodge, mais le vote est considéré comme un indicateur des élections parlementaires prévues l'année prochaine. Les partisans du nouveau parti Candlelight ont salué ses gains comme un retour à la démocratie, mais ont également accusé le parti au pouvoir d'intimidation et de tricherie, ce que le parti a nié.

Après le dépouillement de la quasi-totalité des votes, la Commission électorale nationale (NEC) a déclaré que le Parti du peuple cambodgien (CPP) au pouvoir avait remporté 80 % des 11 622 postes de conseillers communaux, tandis que le parti d'opposition Candlelight avait obtenu 18 %.

Le CPP contrôlait auparavant 95 % des postes.

Le chef de la CNE, Prach Chan, a déclaré que le taux de participation était de 77,91 % des 9,2 millions d'électeurs inscrits.

Le parti Candlelight regroupe en grande partie l'ancien principal parti d'opposition, le Cambodia National Rescue Party (CNRP), qui a été dissous par un tribunal avant les dernières élections parlementaires. Ses membres et ses partisans font partie des centaines de personnes qui ont été emprisonnées pour sédition dans le cadre d'une vaste répression gouvernementale.

Le Premier ministre Hun Sen, qui dirige le pays depuis 37 ans, et le CPP ont fait l'objet d'une condamnation internationale pour leurs actions.

Son Chhay, vice-président du parti Candlelight, a déclaré qu'il espérait remporter autant de postes de gouvernement local que possible dans l'espoir d'obtenir une représentation au niveau national l'année prochaine.

Le partisan de l'opposition et ancien chef du CNRP, Sam Rainsy, a déclaré sur Twitter que les résultats montraient que le parti Candlelight avait réussi à faire revivre la démocratie dans ce qui était effectivement un État à parti unique ces dernières années.

"Aujourd'hui, grâce au courage et à l'intelligence des démocrates cambodgiens qui refusent d'abandonner leur combat, le monopole du pouvoir exercé par Hun Sen a été brisé au niveau local, malgré le caractère injuste de ces élections communales", a déclaré Rainsy, qui vit en exil en France.

Le porte-parole du CPP, Sok Eysan, a démenti les allégations d'intimidation et de tricherie formulées par l'opposition, affirmant que le parti au pouvoir avait gagné parce qu'il avait "bien servi le peuple".