(Reuters) - Les combats entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan cette semaine ont fait plus de 200 morts, ont annoncé vendredi les deux pays, dont le litige autour de la région du Haut-Karabakh a une nouvelle fois dégénéré en affrontements, les plus violents depuis le conflit de l'automne 2020.

Malgré un cessez-le-feu conclu mercredi soir sous l'égide de la Russie, la tension entre les deux républiques du Caucase continue de susciter l'inquiétude et le président français Emmanuel Macron s'est une nouvelle fois entretenu vendredi avec le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, en rappelant sa volonté de favoriser le dialogue entre les deux voisins.

Le chef du gouvernement arménien s'est aussi entretenu vendredi avec le président russe Vladimir Poutine et le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken.

Au cours d'une séance au Parlement à Erevan, Nikol Pachinian a avancé un bilan de 135 Arméniens tués dans les derniers combats, a rapporté l'agence Interfax. Un précédent bilan faisait état de 105 tués dans les rangs arméniens.

L'Azerbaïdjan a de son côté relevé de 71 à 77 le nombre des pertes dans ses rangs.

Les deux pays, qui se rejettent la responsabilité de ces nouveaux combats, ont prévenu que ces bilans risquaient de s'alourdir.

Depuis des décennies, ils s'opposent, parfois par les armes, au sujet du Haut-Karabakh, une enclave en territoire azerbaïdjanais internationalement reconnue comme faisant partie de l'Azerbaïdjan mais peuplée et contrôlée, jusqu'au conflit de 2020, par des Arméniens.

L'Arménie accuse l'Azerbaïdjan d'avoir attaqué et pris des localités jusque sur son territoire, au-delà du Haut-Karabakh, cette semaine. L'Azerbaïdjan affirme pour sa part avoir riposté à des "provocations" arméniennes.

Le cessez-le-feu conclu sous l'égide de Moscou a mis fin aux combats mercredi soir mais la situation à la frontière reste tendue, a dit Nikol Pachinian vendredi.

La Russie, qui a noué un partenariat militaire stratégique avec l'Arménie tout en s'efforçant d'entretenir de bonnes relations avec l'Azerbaïdjan, a déclaré qu'elle ferait pression sur les deux pays pour qu'ils retirent leurs forces sur les positions qu'elles occupaient avant les affrontements de la semaine.

Dans son entretien téléphonique avec Nikol Pachinian, Emmanuel Macron a réitéré "son appel aux parties à respecter le cessez-le-feu" et "rappelé sa détermination à permettre le dialogue et la poursuite des négociations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, pour une paix durable dans la région", a rapporté l'Elysée.

Le président français a aussi "réaffirmé son attachement à la souveraineté, l'intégrité territoriale et la sécurité de l'Arménie".

(Rédaction de Reuters, version française Bertrand Boucey, édité par Kate Entringer)