La livre sterling a gagné du terrain face au dollar dans la foulée de la publication de la statistique qui renforce le scénario d'une accélération de la reprise au premier trimestre en Grande-Bretagne.

Ces chiffres devraient être abondamment commentés dans le cadre de la campagne électorale pour les élections législatives du 6 mai qui s'annoncent extrêmement serrées.

Le nombre de chômeurs indemnisés a reculé de 32.900 le mois dernier alors que les économistes attendaient une baisse plus modeste de 10.000. Le chiffre de février a par ailleurs été révisé à la baisse, avec finalement un recul de 40.100 du nombre de chômeurs, ce qui représente la plus forte diminution depuis juin 1997.

D'après ce mode de calcul, le taux de chômage s'est établi à 4,8%, son plus bas niveau depuis juin 2009, contre 4,9% le mois précédent. Le nombre total de chômeurs a atteint 1,5438 million.

"Le chiffre qui retient l'attention est celui de la baisse du nombre de chômeurs indemnisés et la révision à la hausse du chiffre de février", commente Philip Shaw, économiste à Investec.

"Le tableau est un peu différent avec les chiffres du BIT (...) il est peut-être plus sûr de conclure qu'il y a certains signes de stabilisation sur le marché du travail", ajoute-t-il.

Le nombre de personnes sans emploi au sens du Bureau international du travail (BIT) a augmenté de 43.000 pour les trois mois à fin février pour ressortir à 2,502 millions, son plus haut niveau depuis la période octobre-décembre 1994, ce qui donne un taux de chômage à son plus haut niveau depuis 1996, à 8%, contre 7,8% attendu.

La Grande-Bretagne a connu sa plus grave récession depuis l'après-guerre sur les 18 mois à septembre 2009 mais le chômage a augmenté moins fortement que lors des précédentes récessions.

Selon de nombreux économistes, cette résistance relative du marché du travail s'explique par le fait qu'une partie des salariés ont accepté des baisses de salaire et du temps partiel.

"Le marché du travail est en bien meilleure position que ce nous aurions osé espérer à ce stade du cycle économique", commente Brian Hilliard à la Société générale.

Bureau économique de Londres, Alexandre Boksenbaum-Granier et Gwénaëlle Barzic pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot