MILAN, 12 juin (Reuters) - Le maire Giorgio Orsoni de Venise, de tendance centre gauche, est revenu aux affaires jeudi après avoir été assigné à résidence pendant une semaine, dans le cadre d'une enquête pour des pots-de-vin liés au projet "Moïse" de protection de la ville.

Giorgio Orsoni, qui a plaidé son innocence devant la justice, a accepté une peine de quatre mois de prison qui doit maintenant être prononcée, mais il ne devrait pas être incarcéré, dit-on de source judiciaire.

Quelque 35 mandats d'arrêt ont été émis dans le cadre de l'enquête sur la corruption entourant le projet "Moïse". Ce projet porte sur la construction d'un énorme ensemble de digues mobiles pour protéger la lagune de la montée des eaux pour un coût total évalué à cinq milliards d'euros.

Lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision, Giorgio Orsoni, dont la campagne électorale a été soutenue par le Parti démocrate du président du Conseil Matteo Renzi, a déclaré qu'il avait toujours administré Venise "de la meilleure façon possible".

"Je me suis fait beaucoup d'ennemis (...) et je suis en train de le payer", a-t-il dit.

Giorgio Orsoni est accusé d'avoir touché 560.000 euros de dons illicites pour sa campagne électorale en 2010 de la part du consortium derrière le projet Moïse.

Lors de la conférence de presse, il a affirmé qu'il ne pouvait pas savoir que les dons pour sa campagne étaient illégaux, parce que celle-ci n'était pas dirigée par lui mais par un "agent qui levait les fonds".

"Le principal organisateur de la campagne était le Parti démocratique", a dit Giorgio Orsoni.

L'enquête en cours concerne des personnalités de toutes tendances politiques. Parmi celles-ci figurent un conseiller de l'ancien ministre de l'Economie Giulio Tremonti et l'ancien gouverneur de droite de la Vénétie.

Matteo Renzi doit dévoiler un plan anti-corruption vendredi. (Sara Rossi; Danielle Rouquié pour le service français)