Ghannouchi, 82 ans, chef du principal parti d'opposition Ennahda, est en prison depuis avril. L'année dernière, il a été condamné à un an de prison pour incitation à la violence contre la police.

M. Bouali a ajouté que le tribunal avait également condamné le gendre de M. Ghannouchi, Rafik Abdessalem, qui est un haut responsable d'Ennahda, à trois ans de prison dans la même affaire, ainsi qu'à une amende de 1,1 million de dollars pour le parti islamiste.

Dans une déclaration, Ennahda a rejeté ce qu'il a qualifié de "sentence injuste" et a déclaré qu'il continuerait à se défendre et à lutter contre l'injustice.

Il a ajouté que le parti n'a jamais reçu de financement de la part d'une entité étrangère et que son compte unique est sous la supervision de toutes les institutions judiciaires et financières et qu'il est totalement transparent et irréprochable.

L'année dernière, les autorités tunisiennes ont interdit les réunions dans tous les bureaux d'Ennahda et la police a fermé le siège du Front du salut, la principale coalition d'opposition, dans le cadre de ce que les groupes de défense des droits ont qualifié d'interdiction de facto.

D'autres figures de l'opposition, qui accusent M. Saied d'être l'auteur d'un coup d'État qui, selon eux, a mis à mal la démocratie instaurée après la révolution de 2011, ont été placées en détention depuis l'année dernière, soupçonnées de comploter contre la sécurité de l'État.

M. Saied a soudainement fermé le parlement, limogé le gouvernement et décidé de gouverner par décret en juillet 2021, avant de réécrire la constitution qu'il avait fait adopter par référendum avec un faible taux de participation il y a deux ans.

Il a nié que ses actions constituaient un coup d'État et a déclaré qu'elles étaient nécessaires pour sauver la Tunisie d'années de chaos. Il a qualifié ses détracteurs de criminels, de traîtres et de terroristes et a averti que tout juge qui les libérerait serait considéré comme leur complice.

M. Ghannouchi était en exil avant la révolution de 2011 qui a instauré la démocratie. Il a été président du Parlement depuis l'élection de 2019 jusqu'à ce que M. Saied ferme la chambre en 2021.

L'opposition et les groupes de défense des droits de l'homme accusent M. Saied d'imposer un régime autoritaire en emprisonnant les opposants, en muselant la presse et en contrôlant le système judiciaire.

M. Saied, qui rejette ces accusations, a déclaré qu'il ne serait pas un dictateur et qu'il nettoierait le pays de la corruption qui, selon lui, s'est répandue au cours de la dernière décennie.