BUCAREST, 4 janvier (Reuters) - Le Parlement roumain a accordé mercredi une large confiance au gouvernement de Sorin Grindeanu, issu d'un Parti social démocrate (PSD) qui revient aux affaires un peu plus d'un an après avoir cédé le pouvoir.

Les députés se sont prononcés par 295 voix contre 133. Le nouveau Premier ministre âgé de 43 ans a été désigné mercredi dernier par le PSD, le président Klaus Iohannis ayant rejeté la candidature de Sevil Shhaideh, premier choix du parti.

Les sociaux-démocrates ont remporté haut la main les élections législatives du 11 décembre. Avec leurs alliés de l'Alliance des libéraux et démocrates (ALDE), ils détiennent 250 des 465 sièges parlementaires.

Leur président, Liviu Dragnea, n'a pu briguer lui-même le poste de chef du gouvernement en raison d'une condamnation pour fraude électorale lors d'un référendum organisé en 2012.

"Vous trouverez dans le programme du gouvernement toutes les mesures proposées par le président (du PSD) pendant la campagne", a assuré Sorin Grindeanu, après avoir rendu hommage à Liviu Dragnea.

"Dans un pays normal, le gouvernement cherche à obtenir de meilleurs salaires pour ses citoyens, non pas à les réduire dans l'espoir d'attirer les investisseurs. Nous voulons de l'investissement étranger, mais de l'investissement qui crée des emplois bien payés pour les Roumains", a-t-il ajouté.

Le salaire moyen en Roumanie, qui est de 465 euros, se situe à l'avant-dernière place européenne, mais les promesses de revalorisation salariale du PSD pourraient être vues d'un mauvais oeil par la Commission européenne, qui s'inquiète de l'état des comptes publics.

Bruxelles réclame en outre un dégraissage de la fonction publique et l'éradication de la corruption.

La gauche, qui a été aux affaires de 2012 à 2015, est revenue sur bon nombre de mesures d'austérité. La fiscalité a été allégée, le salaire minimum des fonctionnaires augmenté et le déficit budgétaire de 2017 devrait être quatre fois supérieur à celui de 2015, selon Bruxelles.

L'ex-Premier ministre Victor Ponta, issu lui aussi du PSD, a démissionné en novembre 2015, au lendemain d'une grande manifestation organisée après un incendie meurtrier dans une discothèque de Bucarest.

Membres de diverses coalitions, les sociaux-démocrates ont été au pouvoir pendant dix-sept ans depuis la fin du régime communiste, en 1989. (Radu Marinas et Luiza Ilie, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Gilles Trequesser)