Les relations entre Manille et Pékin se sont détériorées sous le président philippin Ferdinand Marcos Jr. Manille s'est recentrée sur les États-Unis, qui soutiennent la nation d'Asie du Sud-Est dans ses différends maritimes avec la Chine.

Voici une chronologie des principaux événements survenus depuis 2023 qui ont aggravé les tensions entre les Philippines et la Chine :

JAN 3-5 - Marcos effectue une visite de trois jours à Pékin, au cours de laquelle le président chinois Xi Jinping et lui-même conviennent d'établir des communications directes entre leurs ministères des affaires étrangères sur la mer de Chine méridionale.

2 FÉV. Les Philippines accordent aux États-Unis un accès plus large à quatre bases militaires supplémentaires dans le cadre de l'accord de coopération renforcée en matière de défense (EDCA) de 2014.

13-14 FÉV. Les Philippines accusent les garde-côtes chinois d'avoir dirigé un "laser de qualité militaire" vers l'un de leurs navires soutenant une mission de réapprovisionnement des troupes vivant à bord d'un navire de guerre vieillissant que Manille a délibérément échoué sur le deuxième haut-fond Thomas contesté en 1999. Marcos convoque l'ambassadeur de Chine.

3 AVRIL - Les Philippines révèlent l'emplacement des quatre bases supplémentaires que Washington peut utiliser en vertu de l'EDCA. Trois d'entre elles sont orientées vers le nord, en direction de Taïwan, et l'une est située près des îles Spratleys, qui font l'objet d'un litige.

11 AVRIL - Plus de 17 000 soldats philippins et américains entament leur plus grand exercice militaire conjoint aux Philippines.

22 AVRIL - Marcos et son ministre des affaires étrangères rencontrent le ministre chinois des affaires étrangères de l'époque, Qin Gang, à Manille, et s'engagent à travailler ensemble pour résoudre les différends maritimes.

1er MAI - Le président américain Joe Biden accueille M. Marcos à la Maison-Blanche, première visite d'un dirigeant philippin depuis dix ans. Ils expriment leur "engagement inébranlable en faveur de la liberté de navigation et de survol en mer de Chine méridionale".

3 MAI - Les États-Unis et les Philippines conviennent de nouvelles lignes directrices pour leur traité de défense mutuelle de 1951, qui mentionnent spécifiquement que les engagements de défense mutuelle seraient invoqués en cas d'attaque armée contre l'un ou l'autre pays "n'importe où dans la mer de Chine méridionale".

6 JUIN - Les garde-côtes des États-Unis, du Japon et des Philippines organisent des exercices trilatéraux en mer de Chine méridionale, les premières manœuvres de ce type.

5 AOÛT - Les Philippines accusent les garde-côtes chinois d'avoir bloqué un bateau de ravitaillement transportant de la nourriture pour les troupes sur le deuxième haut-fond Thomas, connu en Chine sous le nom de récif Renai et à Manille sous le nom de haut-fond Ayungin, et d'avoir tiré avec un canon à eau contre ce bateau.

7 août - Les garde-côtes chinois demandent instamment aux Philippines de retirer le navire de guerre échoué sur le deuxième haut-fond Thomas.

22-24 OCT - Les Philippines accusent les navires des garde-côtes chinois d'être entrés intentionnellement en collision avec leurs navires qui ravitaillent régulièrement les forces stationnées sur le deuxième haut-fond Thomas. Personne n'a été blessé.

16 NOV - Les Philippines demandent à la Chine de retirer toutes les "structures illégales" construites dans sa zone économique exclusive (ZEE), de cesser les travaux de poldérisation dans ces zones et de rendre compte des dommages causés par ces activités.

21 NOV - Les armées des Philippines et des États-Unis lancent des patrouilles conjointes entre les eaux proches de Taïwan et la mer de Chine méridionale.

25 NOV - Les Philippines et l'Australie entament leurs premières patrouilles maritimes et aériennes conjointes en mer de Chine méridionale.

9-10 décembre - Les Philippines accusent la Chine d'avoir tiré au canon à eau sur ses bateaux, dont l'un transportait son chef militaire, et d'en avoir éperonné d'autres, causant de graves dommages aux moteurs. Les garde-côtes chinois affirment que le navire philippin l'a éperonné intentionnellement.

19 décembre - Marcos déclare qu'un "changement de paradigme" est nécessaire dans la manière dont son pays aborde la mer de Chine méridionale, les efforts diplomatiques avec Pékin étant orientés dans une "mauvaise direction".

21 décembre - La Chine déclare que les relations bilatérales sont à la croisée des chemins et met en garde les Philippines contre une "mauvaise évaluation" de la situation maritime.

3 JAN - Les Philippines et les États-Unis effectuent leur deuxième patrouille conjointe en mer de Chine méridionale, tandis que la Chine mène une activité similaire avec ses forces navales et aériennes dans la voie d'eau contestée.

9 FÉV. Les Philippines et les États-Unis organisent pour la troisième fois des exercices maritimes conjoints en mer de Chine méridionale, alors que la Chine effectue des "patrouilles de routine" dans la zone.

10 FÉV. - Les garde-côtes philippins accusent la Chine de manœuvres "dangereuses et bloquantes" alors que leur navire patrouillait près du haut-fond de Scarborough, en mer de Chine méridionale, ce mois-ci.

5 MARS - Les Philippines reprochent à la Chine les actions "imprudentes" et "illégales" de ses garde-côtes, qui ont conduit à une collision entre un navire chinois et un navire philippin, endommageant ce dernier et blessant une partie de son équipage, lors d'une mission de réapprovisionnement des troupes sur le deuxième haut-fond Thomas. La Chine affirme que les navires philippins ont pénétré illégalement dans les eaux adjacentes au haut-fond.

6 MARS - Les Philippines convoquent le chef de mission adjoint de la Chine à Manille pour protester contre les "actions agressives" des forces navales chinoises à l'encontre de la mission de ravitaillement.

20 MARS - La Chine déclare que les États-Unis doivent s'abstenir de "provoquer des troubles" ou de prendre parti sur la question de la mer de Chine méridionale, après que le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré, lors d'une visite à Manille, qu'un accord de sécurité avec les Philippines s'étendait aux attaques contre les garde-côtes philippins.

24 MARS - Les garde-côtes chinois déclarent avoir pris des mesures contre les navires philippins effectuant une mission de réapprovisionnement des troupes sur le Second Thomas Shoal, tandis que les Philippines qualifient ces mesures, y compris l'utilisation de canons à eau qui ont endommagé leur navire et blessé leur équipage, d'"irresponsables et provocatrices".

25 MARS - Les Philippines convoquent l'envoyé de la Chine pour protester contre les "actions agressives" en mer de Chine méridionale, alors que le ministre de la Défense de Manille défie Pékin de soutenir ses vastes revendications de souveraineté en les soumettant à l'arbitrage international.