par Andy Sullivan et Caren Bohan

Ce chiffre sans précédent vient s'ajouter aux nombreuses difficultés du président Barack Obama, tiraillé entre la discipline budgétaire et les impératifs de la relance.

Dans son projet de budget, qui doit être dévoilé lundi à 15h00 GMT, la Maison blanche prédit en outre un déficit de 1.300 milliards de dollars pour l'exercice fiscal 2011 qui débute le 1er octobre.

Il serait ramené à 700 milliards de dollars en 2013 mais remonterait progressivement pour atteindre 1.000 milliards de dollars pour l'année fiscale 2020, dit-on de source parlementaire.

Barack Obama, qui commentera son projet de loi de finances à 15h45 GMT, s'efforce de trouver un équilibre entre la réduction des déficits à long terme et la lutte contre un taux de chômage désormais à deux chiffres en stimulant l'embauche par des crédits d'impôts et en allégeant la fiscalité des classes moyennes.

Le président, que les républicains accusent de creuser les déficits, a promis de sortir les Etats-Unis du "gouffre budgétaire béant" où ils se trouvent, mais ce gouffre semble encore plus abyssal que prévu pour l'année fiscale en cours.

Le Congressional Budget Office l'avait évalué la semaine dernière à 1.350 milliards de dollars. Malgré l'écart assez conséquent avec les 1.600 milliards évoqués dimanche de sources parlementaires, les deux estimations tablent sur un déficit flirtant durablement avec les 10% du PIB, ce qui serait sans précédent depuis la Seconde guerre mondiale.

L'an dernier, le gouvernement a fait état d'un déficit de 1.400 milliards de dollars, soit 9,9% du PIB.

Le projet de loi de Finance qui sera dévoilé lundi prévoit un gel des dépenses de trois ans, qui devrait permettre d'économiser $20 milliards sur l'exercice budgétaire 2011 et $250 milliards au total d'ici à 2020.

Les coupes prévues n'empêcheront toutefois pas le déficit de rester très au-dessus des 3% du PIB prônés par la plupart des économistes. Malgré la reprise attendue, il devrait se situer aux alentours de 4,5% dans les dix ans à venir pour se creuser à nouveau ensuite avec le départ à la retraite des "baby-boomers".

Version française Nicole Dupont et Jean-Philippe Lefief