A l'issue d'une rencontre avec les professionnels du secteur, Hervé Novelli a ajouté qu'il présenterait lundi des mesures d'aide pour les petites entreprises les plus touchées.

"On chiffre du côté des compagnies aériennes à près de 150 millions d'euros la perte de marge enregistrée et à 30 millions d'euros pour les tour-opérateurs à ce jour", a-t-il déclaré.

Les aides de l'Etat aux petites entreprises seront détaillées lors d'une nouvelle réunion lundi.

"Nous allons mobiliser tous les moyens de l'Etat qui ont été mis en place pour soutenir la croissance économique. Je pense à (la banque publique de financement des PME) Oseo, à la médiation du crédit, à la médiation de la sous-traitance", a dit Hervé Novelli, évoquant aussi un étalement des charges sociales.

Pour les compagnies aériennes, le secrétaire d'Etat a souligné que "les aides directes, notamment dans le transport aérien, obéissent à des règles européennes" et qu'il revenait à l'Europe de décider d'éventuelles mesures en ce sens.

Le président de l'Association française des tour-opérateurs, René-Marc Chikli, a demandé "des aides pour la trésorerie et le remboursement des dépenses engagées pour (aider) nos clients".

Les tour-opérateurs ont engagé des frais pour venir en aide à leurs clients bloqués dans les aéroports et subissent un manque à gagner dû à l'absence de réservations.

PRESQUE PAS DE RÉSERVATIONS POUR L'ÉTÉ

Le secteur est d'autant plus pénalisé qu'environ un quart des réservations sont faites au dernier moment.

"Non seulement il n'y a aucune vente pour la semaine prochaine mais il n'y a pratiquement personne pour s'inscrire pour les vacances d'été", a déploré le secrétaire général du Syndicat national des agences de voyages, Jean-Marc Rozé.

Club Méditerranée estime à environ cinq millions d'euros l'impact financier des perturbations.

L'aide aux compagnies aériennes se fera sous la surveillance de la Commission européenne et concernera plutôt les compagnies de taille moyenne.

"Après 18 mois vraiment très très durs, de nombreuses compagnies sont à bout", a dit lundi David Henderson, de l'Association européenne des compagnies aériennes (AEA). "Une suspension de leur activité de cinq à dix jours ne sera pas supportable pour elles."

Air France-KLM, qui estime avoir perdu 35 millions d'euros par jour, n'a pas fait appel à l'Etat dans ses communications et dispose d'une trésorerie suffisante pour traverser cette épreuve.

Le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, s'est dit prêt lundi à revoir ses lignes directrices en matière d'aides d'Etat à condition qu'elles ne soient pas discriminatoires.

Il faudra avant toute chose que les compagnies quantifient leurs pertes et que les Etats membres se déclarent prêts à leur venir en aide, a-t-il dit.

Clément Guillou, édité par Yves Clarisse