RAMADI, Irak, 30 décembre (Reuters) - Les gardes du corps du vice-Premier ministre irakien, Saleh al Moutlaq, ont blessé deux personnes par balle dimanche lorsque son convoi a été attaqué à coups de bouteilles et de pierres par des manifestants sunnites à Ramadi, dans la province occidentale d'Anbar.

Cette semaine, des milliers de sunnites ont manifesté dans la rue et bloqué un grand axe routier pour protester contre le chef du gouvernement, le chiite Nouri al Maliki, qu'ils accusent de discriminer leur communauté et d'être sous l'influence de l'Iran voisin, lui aussi gouverné par des chiites.

"Dehors, dehors !", a lancé la foule au passage du vice-Premier ministre, qui est de confession sunnite comme eux et a été dépêché dans la région pour tenter de désamorcer la tension.

Les agents de sécurité de Saleh al Moutlak ont ouvert le feu pour disperser la foule qui jetait des projectiles sur le convoi officiel. D'après des témoins, on relève deux blessés.

Les sunnites, minoritaires en Irak après avoir été longtemps choyés par le président Saddam Hussein, l'un des leurs, s'estiment marginalisés et victimes de discrimination par la majorité chiite depuis l'intervention anglo-américaine de 2003 qui a abouti à la chute du "raïs" de Bagdad.

Ils demandent notamment que soient abrogées la législation anti-terroriste qui vise, selon eux, à les persécuter. (Kamal Naama; Jean-Loup Fiévet pour le service français)