par Prashant Mehra

Rio Tinto a lancé son offre amicale de 3,9 milliards de dollars (trois milliards d'euros) sur les houillères Riversdale Mining, mais des surenchères sont probables.

"Toutes les sociétés d'ICVL sont solides financièrement. Le financement ne sera pas un problème", a déclaré à Reuters Partha Bhattacharyya, président de Coal India, une des cinq sociétés qui composent le consortium International Coal Venture Ltd (ICVL).

Quatre d'entre elles sont cotées et disposaient de réserves totales de 440 milliards de roupies (7,42 milliards d'euros) fin septembre et nourrissent toutes d'ambitieux projets d'extension ou d'acquisition.

ICVL a demandé jeudi à Citigroup de lancer la procédure de "due diligence" (consultation des comptes) et de lui rendre son évaluation d'ici deux semaines.

"Le mandat confié à Citi doit nous permettre de décider si nous devons envisager de faire une offre supérieure à 3,9 milliards de dollars", a précisé Partha Bhattacharyya.

ALLIANCE AVEC TATA STEEL ?

ICVL est constitué du groupe indien de services aux collectivités NTPC, Steel Authority of India, des miniers NMDC et Coal India et du sidérurgiste Rashtriya Ispat Nigam.

Selon le président de Coal India, ICVL n'a pas entamé de discussions formelles avec l'indien Tata Steel, premier actionnaire de Riversdale qui en détient 24%.

Mais une source au fait du dossier a assuré à ce propos que "tout le monde parle à tout le monde", laissant entendre que des discussions avaient bien lieu.

Elles tourneraient autour de diverses options, dont une offre commune d'ICVL et Tata Steel ou une offre du consortium avec le soutien de l'actionnaire numéro un de Riversdale.

Les groupes indiens énergétiques, sidérurgiques ou miniers sont à la recherche de gisements de charbon à l'étranger afin de satisfaire une demande croissante dans leur pays, troisième économie d'Asie.

Rio Tinto, qui vise là sa première grosse acquisition depuis celle de l'aluminier canadien Alcan en 2007, table lui aussi sur une demande asiatique croissante en charbon, ingrédient indispensable à la fonte de l'acier. Riversdale exploite notamment des gisements de charbon au Mozambique.

Rio Tinto a besoin pour la mener à terme du soutien de l'un au moins des trois grands actionnaires de Riversdale: les sidérurgistes indien Tata Steel et brésilien CSN et le fonds Passport Capital, qui détiennent collectivement environ 50% du capital.

Selon un rapport de la Commonwealth Bank of Australia, le projet Benga, exploité par une coentreprise entre Riversdale et Tata Steel, pourrait être encore développé et avoir un rendement de six millions de tonnes de charbon supplémentaires par an sur les vingt prochaines années.

Cela porterait la valeur de l'action Riversdale à 20,80 dollars US, dit la banque. L'offre de Rio Tinto représente 16 dollars australiens (20,70 dollars australiens) par action.

Grégory Blachier pour le service français, édité par Nicolas Delame