Le commerce canadien a déçu en avril, les importations et les exportations ayant ralenti, selon des données officielles publiées mardi, mais les économistes ont déclaré que cette accalmie était probablement temporaire, les perturbations de la chaîne d'approvisionnement s'atténuant et les exportations de pétrole devant rebondir.

Les exportations du Canada ont augmenté de 0,6 % en avril et les importations ont grimpé de 1,9 %, l'excédent commercial se réduisant à 1,5 milliard de dollars canadiens, contre 2,28 milliards en mars, selon Statistique Canada.

Les analystes interrogés par Reuters avaient prévu que l'excédent s'élargirait à 2,9 milliards de dollars canadiens.

"La publication d'aujourd'hui a été quelque peu décevante, bien que les détails du rapport suggèrent qu'une partie de la faiblesse devrait être temporaire", a déclaré Karyne Charbonneau, économiste principale chez CIBC Capital Markets, dans une note.

Elle a noté que les exportations de pétrole devraient rebondir en mai, la production reprenant après les arrêts pour entretien, mais a prévenu que les exportations pourraient ne pas stimuler la croissance économique du deuxième trimestre autant qu'on l'espérait.

La valeur des exportations canadiennes a bondi de 12,8 % depuis le début de l'année 2022, mais est en baisse de 4,9 % en termes réels, selon Statscan, la flambée des prix des produits de base compensant la baisse des volumes.

En avril, les exportations de véhicules à moteur et de pièces ont atteint leur plus haut niveau depuis octobre 2020, ce qui suggère que certains des problèmes de chaîne d'approvisionnement qui ont frappé le secteur s'atténuent, mais les exportations restent inférieures aux niveaux pré-pandémiques.

"Je pense que nous pouvons tirer un certain réconfort de l'histoire que nous voyons autour de la chaîne d'approvisionnement", a déclaré Stuart Bergman, économiste en chef à Exportation et développement Canada.

Les exportations de fruits de mer ont bondi, sous l'effet de la hausse des prix et des volumes de crabe. Les exportations d'énergie n'ont pas atteint un niveau record en avril, car la production de pétrole brut a connu une baisse temporaire, partiellement compensée par la hausse des exportations de gaz naturel et de charbon.

Du côté des importations, les biens de consommation ont mené les gains, avec des importations d'argent et de produits énergétiques également en hausse.

"L'importation des biens de consommation montre encore une forte demande refoulée de la part des consommateurs canadiens", a déclaré M. Bergman.

Le dollar canadien se négociait en hausse de 0,2 % à 1,2550 pour le billet vert, soit 79,68 cents américains.

(1 $ = 1,2600 dollar canadien) (Reportage de Julie Gordon à Ottawa, reportages supplémentaires de Dale Smith à Ottawa et Fergal Smith à Toronto ; montage de Nick Zieminski)