MANAMA, 3 novembre (Reuters) - Le parquet bahreïni a inculpé le chef du principal mouvement d'opposition chiite, Al Wefaq, pour insulte envers le ministère de l'Intérieur, rapporte dimanche l'agence de presse officielle BNA.

Le secrétaire d'Etat à l'Information, Samira Rajab, a précisé que le secrétaire général d'Al Wefaq, Cheikh Ali Salman, était soupçonné d'avoir "dénigré et décrié le ministère de l'Intérieur" en évoquant des violations des droits de l'homme par les forces de l'ordre lors de manifestations de protestation.

Ali Salman a été libéré dimanche après un interrogatoire de cinq heures à la suite d'une exposition de l'opposition fermée la semaine dernière par les autorités en raison de son caractère illégal et provocateur.

D'après le site internet du parti d'opposition, la nouvelle de l'interrogatoire de son chef, samedi, a provoqué des manifestations.

Le royaume du Bahreïn, qui est dirigé par la dynastie sunnite des Khalifa alors que la majorité de la population est chiite, est secoué par des manifestations et des violences sporadiques depuis le "printemps arabe" de 2011.

La révolte a été étouffée par l'intervention militaire des "pétro-monarchies" sunnites du Golfe, Arabie saoudite en tête.

Al Wefaq, qui demande la mise en place d'une monarchie constitutionnelle avec un Premier ministre issu d'un Parlement librement élu, a suspendu sa participation aux négociations de "réconciliation nationale" lancées par les autorités en février.

(Farishta Saeed; Jean-Loup Fiévet pour le service français)