Le pays reste enlisé dans une crise économique qui avait montré des signes d'apaisement avant le coup d'État militaire du 25 octobre, qui a entraîné la suspension de la majeure partie de l'aide étrangère sur laquelle le pays comptait pour financer son budget.

La déclaration du cabinet intérimaire n'a pas donné de détails sur le budget, qui est généralement adopté en décembre, ni sur les sources de financement.

Les dirigeants militaires ont rétabli le Premier ministre Abdalla Hamdok en novembre pour tenter de préserver les réformes économiques, mais il a démissionné au début du mois après avoir nommé des députés intérimaires, qui ont voté le budget.

Mercredi, le chef militaire, le général Abdel Fattah al-Burhan, a confié aux députés des fonctions de niveau ministériel au sein d'un gouvernement intérimaire, a indiqué son bureau dans un communiqué.

Une réunion conjointe du Conseil souverain du pays, dirigé par les militaires, et du cabinet devrait ratifier le budget.

Les négociants du marché noir soudanais ont indiqué que la livre avait chuté à 490 pour un dollar mercredi, contre 465 livres la veille. Le taux de change était resté stable autour de 450 livres pour un dollar avant le coup d'État et dans les semaines qui ont suivi.

Jibril Ibrahim, ministre des finances du gouvernement dissous, a déclaré à Reuters en décembre https://www.reuters.com/markets/us/exclusive-sudan-cut-off-650-million-international-funding-after-coup-2021-12-08 que le pays avait perdu l'accès à des centaines de millions de dollars de financement en novembre et que le pays paierait ses factures grâce aux impôts et aux douanes ainsi qu'aux revenus de l'or et des entreprises d'État.

Il a ajouté que ces sources ne suffiraient pas à tout couvrir.

Depuis le coup d'État, le Soudan est en proie à des protestations constantes, et les activistes pro-démocratie ont appelé à une grève générale de deux jours cette semaine et ont barricadé les routes principales de la capitale. Des manifestations ont également eu lieu dans d'autres villes, les manifestants réclamant la fin de l'implication de l'armée dans la politique.

Les "Amis du Soudan", un groupe de pays donateurs occidentaux et arabes qui avaient versé des centaines de millions au Soudan au cours des deux années précédant le coup d'État, ont réitéré leur soutien aux pourparlers menés sous l'égide des Nations unies.

"Des mesures concrètes visant à faire progresser la transition vers la démocratie sous l'égide des civils créeront des conditions propices au rétablissement ou à l'accroissement de l'aide économique de la part de la communauté internationale", ont-ils déclaré.