BERLIN, 20 octobre (Reuters) - Les dirigeants du parti social-démocrate (SPD) ont établi une liste des revendications qu'ils entendent présenter à Angela Merkel, alors que le parti doit se prononcer dimanche sur l'ouverture de négociations formelles en vue de la formation d'un gouvernement de coalition en Allemagne.

Parmi les revendications du SPD figurent un salaire minimum horaire de 8,50 euros, l'égalité des salaires entre hommes et femmes, une taxe sur les transactions financières, une hausse de l'investissement dans les infrastructures et l'éducation, et l'adoption d'une stratégie visant à soutenir l'emploi et la croissance dans la zone euro.

Les sociaux-démocrates ne semblent en revanche plus réclamer une hausse des impôts pour les revenus les plus élevés, un des piliers de leur campagne électorale auquel la chancelière s'est dite fermement opposée.

L'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel et son parti-frère bavarois, l'Union chrétienne-sociale (CSU) ont largement remporté les élections législatives du 22 septembre, mais il leur a manqué quelques sièges pour obtenir la majorité absolue.

Le SPD, arrivé en seconde position du scrutin, essaie depuis d'imposer de nombreux éléments de son programme politique pour ne pas répéter l'expérience de la "grande coalition" trop consensuelle de 2005-2009, qui avait été sanctionnée par le pire résultat électoral de son histoire.

"Cette fois, je peux vous assurer que nous n'accepterons pas un accord de coalition qui nous imposerait de faire le contraire de ce que nous avons promis pendant la campagne", a déclaré le président du SPD, Sigmar Gabriel.

Sigmar Gabriel va demander dimanche aux délégués de son parti de signer une déclaration par laquelle les sociaux-démocrates "acceptent d'entamer des négociations formelles en vue de former un gouvernement", selon le projet de texte que Reuters a pu consulter.

Le SPD ouvre la porte à des compromis, mais il liste dix points "essentiels" sur lesquels il n'entend pas transiger, à commencer par le salaire minimum.

Si Sigmar Gabriel obtient, comme escompté, le feu vert des délégués sociaux-démocrates, les négociations avec la CDU sur le programme de gouvernement et le partage des ministères devraient débuter mercredi et pourraient durer plus d'un mois. (Holger Hansen; Tangi Salaün pour le service français, édité par Julien Dury)