MADRID, 12 janvier (Reuters) - Les formations politiques espagnoles représentées au Congrès des députés, la chambre basse du Parlement espagnol, s'apprêtent à élire mercredi un président socialiste après la conclusion d'un pacte entre le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et les centristes de Ciudadanos.

Les législatives du 20 décembre n'ont permis à aucun parti de gouverner à lui seul, mais ont vu la forte progression du mouvement de gauche anti-austérité Podemos et des centristes de Ciudadanos, deux formations récemment apparues sur l'échiquier politique et qui ont réussi à mettre fin à près de quarante ans de bipartisme.

La première séance de la nouvelle législature est prévue mercredi. L'urgence a encouragé les partis politiques à s'entendre pour la première fois depuis décembre, notamment pour la désignation des présidents chargés de superviser les débats.

Le socialiste Patxi Lopez, ancien dirigeant du Pays basque espagnol sera désigné président du Congrès des députés après la conclusion d'un accord entre le PSOE et les centristes de Ciudadanos.

Le président du gouvernement Mariano Rajoy, chef de file du Parti populaire (PP, droite), arrivé en tête aux législatives mais sans la majorité absolue, a lui-même reconnu mardi que les socialistes décrocheraient la présidence du Congrès.

Essentiellement symbolique, cette fonction permet toutefois de superviser la commission chargée d'élaborer l'agenda législatif. Le PP disposera de trois sièges dans cette commission et les socialistes, Podemos et Ciudadanos en auront deux chacun, a dit le chef de l'exécutif espagnol.

Si l'accord entre le PSOE et les centriste ne peut pour l'instant laisser à lui seul entrevoir de nouvelles alliances, il est susceptible de servir de point de départ.

Mariano Rajoy a renouvelé ses appels en direction de ses deux adversaires, soulignant qu'ils partageaient tous les trois le souhait de maintenir l'unité du pays alors que des indépendantistes dirigent la Catalogne et rêvent de faire sécession.

"L'Espagne a besoin de l'accord parlementaire le plus large possible pour surmonter les défis les plus immédiats", a-t-il dit lors d'une réunion du PP.

Pedro Sanchez, chef de file du PSOE, a de son côté écarté à plusieurs reprises la perspective d'une alliance avec le PP alors qu'elle permettrait de marginaliser Podemos, favorable à l'organisation d'un référendum sur l'indépendance de la Catalogne. (Sarah White et Carlos Ruano,; Nicolas Delame pour le service français, édité par Danielle Rouquié)