Le directeur général Andre de Ruyter a fait ces commentaires dans le rapport annuel d'Eskom pour l'année se terminant en mars 2021, lorsque la compagnie a réduit sa perte nette à 18,9 milliards de rands (1,3 milliard de dollars), contre 20,8 milliards de rands un an plus tôt.

Il n'a pas donné de détails sur les remarques contenues dans le rapport publié mardi, mais il semble qu'elles fassent référence à la période d'isolement du pays pendant l'apartheid.

M. De Ruyter a pour ambition à long terme qu'Eskom, le plus gros émetteur de gaz à effet de serre du continent, qui exploite 15 centrales électriques au charbon, abandonne le charbon au profit de sources d'énergie renouvelables telles que l'énergie solaire et éolienne.

Les analystes ont signalé que l'intensité en carbone de l'économie sud-africaine constituait un risque majeur, les investisseurs et les gouvernements étant de plus en plus sensibles aux préoccupations climatiques.

Dans le cadre de l'abandon du charbon, M. de Ruyter tente d'attirer des milliards de dollars de financement confessionnel de la part des institutions financières de développement, ce qui, espère-t-il, permettra de réduire les coûts de financement de l'entreprise.

Cette stratégie a récemment déclenché une prise de bec publique avec le ministre de l'énergie, Gwede Mantashe, une figure puissante du Congrès national africain au pouvoir.

Lors d'une récente comparution devant une commission parlementaire, Mantashe a reproché à Eskom d'être "enthousiaste" à l'idée de fermer des centrales au charbon et l'a comparé à un "suicide économique".

Interrogé sur les commentaires de M. Mantashe mardi, M. de Ruyter a fait remarquer que c'est le ministère qui définit la politique énergétique et qu'Eskom s'y conformerait.

La réforme d'Eskom, qui procède régulièrement à des coupures de courant qui freinent la croissance économique et survit grâce à des renflouements qui pèsent lourdement sur les finances publiques, figure parmi les plus grands défis du gouvernement du président Cyril Ramaphosa.

Une présentation de l'entreprise a montré mardi qu'Eskom prévoit de réaliser une perte nette de 15,2 milliards de rands au cours de l'année qui se termine en mars 2022 et qu'elle suppose qu'elle ne redeviendra bénéficiaire qu'à partir de 2026.

L'un des points positifs des derniers résultats financiers d'Eskom est que la dette brute a diminué de 81,9 milliards de rands pour s'établir à 401,8 milliards de rands, en partie grâce à une injection de capitaux publics de 56 milliards de rands.

(1 $ = 14,4649 rands)