WASHINGTON, 20 avril (Reuters) - Le ministre allemand des Finances a estimé jeudi qu'il serait possible de faire évoluer le Mécanisme de stabilité européen (MES) en un fonds monétaire européen.

Prié de dire si cela était possible à court terme, Wolfgang Schäuble a répondu: "Oui, je crois".

S'exprimant en marge des assemblées du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, il a également déclaré que les nouveaux programmes d'aide destinés aux pays de la zone euro devraient être mis en oeuvre sans le concours du FMI et donc sous la seule tutelle européenne.

Il a ajouté qu'il n'était pas réaliste à ce stade d'aller plus loind dans l'intégration de l'Union européenne et qu'après le vote de la Grande-Bretagne en faveur d'une sortie de l'Union, ses membres restants doivent être prêts à former des "coalitions par affinités".

"Compte tenu de la situation actuelle, il n'est pas réaliste de penser que nous pouvons prendre de nouvelles mesures pour approfondir l'intégration européenne en ce moment", a-t-il dit.

"Nous devons répondre à des questions urgentes d'une manière visiblement européenne, et nous devons trouver des solutions européennes à des problèmes aigus", a-t-il ajouté. "Nous avons besoin de rythmes souples, de regroupements de pays variables, de 'coalitions par affinités', peu importe le nom qu'on lui donne dans une situation donnée".

D'après des responsables allemands, Schäuble et sa délégation souligneront l'importance de la mondialisation et du libre-échange pour la croissance lors de discussions du Groupe des Vingt (G20) à Washington cette semaine, ainsi que la nécessité des réformes pour faire face aux chocs futurs.

Le G20 tient réunion en marge des assemblées générales de printemps du FMI et de la Banque mondiale, qui ont commencé ce jeudi et s'achèveront dimanche.

Schäuble estime enfin que les banques centrales ont suffisamment oeuvré pour soutenir l'économie et il estime que ce ne serait pas une mauvaise idée pour la Banque centrale européenne (BCE) et d'autres instituté d'émission d'imiter la Réserve fédérale et de s'éloigner de la posture ultra-accommodante des politiques monétaires actuelles.

"Il ne manque ni de dette dans le monde, ni de liquidités de banque centrale", a-t-il déclaré. "Il y a en revanche un manque de productivité et de compétitivité dans de nombreux pays, car les réformes nécessaires n'ont pas été réalisées". (Gernot Heller; Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)