Lors d'un appel aux journalistes, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la Russie avait effectué des paiements obligataires dus en mai, mais que le fait qu'ils aient été bloqués par Euroclear en raison des sanctions occidentales contre la Russie n'était "pas notre problème".

La Russie a du mal à assurer le paiement de 40 milliards de dollars d'obligations en circulation depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février, alors que les sanctions radicales ont effectivement coupé le pays du système financier mondial et rendu ses actifs intouchables pour de nombreux investisseurs.

La Russie a longtemps affirmé qu'elle avait l'argent pour payer, qualifiant le défaut de paiement d'artificiel puisque les sanctions empêchent les détenteurs d'obligations étrangers de recevoir l'argent. Lundi, un responsable américain a déclaré que le défaut de paiement montrait à quel point les sanctions avaient un impact dramatique sur l'économie russe.

Environ la moitié des réserves d'or et de devises russes - quelque 300 milliards de dollars - ont été bloquées auparavant par les sanctions occidentales imposées après que Moscou a envoyé des troupes en Ukraine.

"Notre position est bien connue. Nos réserves sont bloquées illégalement et toutes les tentatives d'utilisation de ces réserves seront également illégales et équivaudront à un vol pur et simple", a déclaré M. Peskov.

Euroclear n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Dans une autre mesure visant à élargir les sanctions contre Moscou, le gouvernement britannique a déclaré dimanche que la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Japon et le Canada interdiraient les nouvelles importations d'or russe.

Lorsqu'on lui a demandé si la Russie serait en mesure de rediriger son or vers l'Asie, où se trouvent les principaux consommateurs, M. Peskov a répondu que le marché mondial des métaux précieux est "assez vaste".

"Comme pour tous les autres biens, bien sûr, si un marché perd de son attrait, il y a une redirection vers un endroit où les conditions sont plus confortables", a ajouté M. Peskov.

La Russie a envahi l'Ukraine le 24 février dans ce que le Kremlin appelle une "opération militaire spéciale" pour débarrasser le pays des nationalistes d'extrême droite et assurer la sécurité de la Russie.

Kiev et l'Occident rejettent cette idée comme un prétexte sans fondement pour une guerre d'agression qui a fait des milliers de morts.