PRISTINA, 30 septembre (Reuters) - Le Kosovo a exigé samedi que la Serbie retire ses troupes de leur frontière commune et affirmé qu'il était prêt à protéger son intégrité territoriale.

Les tensions entre les deux pays sont vives depuis dimanche, après qu'une trentaine d'hommes armés ont fait irruption dans un village du nord du Kosovo à majorité serbe, affrontant la police et se réfugiant dans un monastère où une fusillade a causé la mort de trois assaillants et d'un officier de police.

Cette fusillade a ravivé les inquiétudes de la communauté internationale quant à la stabilité du Kosovo, qui compte une majorité d'Albanais et a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008.

"Nous appelons le président Vucic et les institutions de Serbie à retirer immédiatement toutes les troupes de la frontière avec le Kosovo", a déclaré le gouvernement kosovar un communiqué.

Le président serbe Aleksandar Vucic avait dit au Financial Times qu'il n'avait pas l'intention d'ordonner à ses forces de franchir la frontière avec le Kosovo, car une escalade du conflit nuirait aux aspirations de Belgrade à rejoindre l'Union européenne.

Le Kosovo, qui considère ce déploiement des troupes serbes comme une menace, s'est également dit "plus déterminé que jamais à protéger son intégrité territoriale", en coordination avec ses partenaires internationaux.

"Le gouvernement de la République du Kosovo est en contact permanent avec les États-Unis et les pays de l'UE au sujet de cette grave menace de la Serbie."

L'Otan, qui compte encore 4.500 soldats au Kosovo, a déclaré vendredi avoir "autorisé des forces supplémentaires pour faire face à la situation actuelle". (Reportage Fatos Bytyci ; version française Kate Entringer)