Tokyo (awp/afp) - Nouveau recul de la consommation des ménages mais une production industrielle qui confirme son rebond et un chômage au plus bas: le Japon a fini l'année 2016 sur une note économique mitigée, selon les statistiques publiées mardi par le gouvernement.

Les dépenses de foyers japonais ont encore reflué en décembre, de 0,3% sur un an, un recul cependant moins prononcé qu'en novembre (-1,5%). Les analystes interrogés par l'agence financière Bloomberg redoutaient un repli de 0,9%.

Cet indicateur évolue dans le rouge depuis dix mois d'affilée sur fond de frilosité des Japonais par peur de l'avenir, ce qui freine la croissance de la troisième économie mondiale.

Du côté des entreprises en revanche, un léger regain de confiance se dessine.

La production industrielle a confirmé son rebond en décembre (+0,5% sur un mois), dans un contexte d'affaiblissement du yen favorable aux entreprises exportatrices. C'est mieux qu'anticipé par les économistes (+0,3%).

Les livraisons ont diminué de 0,3% sur la période, tandis que les stocks progressaient de 0,2%.

Un sondage mené auprès des entrepreneurs laisse augurer de nouvelles hausses en janvier (+3%) et en février (+0,8%), des estimations à prendre cependant avec précaution.

Cette tendance positive, ainsi que l'embellie des exportations - qui ont rebondi en décembre après 14 mois de baisse -, pourraient inciter la Banque du Japon (BoJ) à relever ses prévisions de croissance économique. Elle doit publier un communiqué un peu plus tard dans la journée, à l'issue d'une réunion de deux jours de son comité de politique monétaire.

La BoJ devrait en revanche être plus prudente en ce qui concerne sa projection d'inflation. Les prix à la consommation ont affiché l'an dernier leur premier recul depuis 2012, avec une baisse de 0,3% sur un an, signe des difficultés de l'archipel à vaincre la déflation.

Dans ce contexte, les économistes anticipent un maintien de la politique monétaire ultra-accommodante de l'institution.

A noter enfin, le taux de chômage s'est maintenu en décembre autour de ses plus bas niveaux en 20 ans. Il a stagné à 3,1% de la population active, un ratio qui est aussi celui constaté en moyenne sur l'ensemble de l'année 2016, en repli de 0,3 point par rapport à 2015.

Les conditions d'emploi, du moins sur le papier, se sont encore améliorées avec 143 offres pour 100 demandes (contre 141 en novembre), du jamais vu en plus d'un quart de siècle. Sur l'année 2016, la moyenne a été de 136 offres pour 100 demandes.

afp/rp