par Yoko Nishikawa

Des analystes relèvent qu'un message fort des pays les plus industrialisés de la planète ne sera pas suffisant, alors que l'inflation induite par la flambée des cours du brut et des denrées alimentaires de base menace la stabilité politique et sociale dans divers pays.

"Il y a une limite à ce que les gouvernements peuvent faire actuellement", reconnaît-on de source gouvernementale japonaise. Pour autant, "il est important de parvenir à un consensus mondial sur ce qui arrive à l'économie mondiale", dit cette source à Reuters, en ajoutant que "le sommet ne peut pas toujours claironner des plans d'action".

Selon l'agence de presse japonaise Kyodo, qui cite le projet de communiqué du sommet, les dirigeants du G8 vont s'engager à surveiller étroitement les marchés à terme du pétrole et insister sur la nécessité d'économiser l'énergie en développant nouvelles technologies et sources d'énergie alternatives.

Les dirigeants du G8, toujours selon Kyodo, mettront aussi l'accent sur la nécessité d'efforts conjoints pour augmenter les investissements qui permettront d'accroître l'approvisionnement en produits pétroliers. L'importance d'avoir des marchés de matières premières ouverts pour permettre une répartition efficace des ressources sera aussi mise en relief.

Koji Tsuruoka, directeur général du département des affaires générales au ministère japonais des Affaires étrangères, a pour sa part indiqué que le G8 devrait publier un communiqué séparé concernant les prix des denrées alimentaires.

Dans cette déclaration, le G8 lancera sans doute un appel aux pays producteurs, afin qu'ils mettent sur les marchés mondiaux des stocks suffisants et cherchent à mettre en oeuvre des mesures permettant d'augmenter la production agricole dans les pays en développement.

PAS DE CONSEIL SUR LES TAUX D'INTÉRÊT

S'agissant du pétrole, les pays du G8 vont tenter de s'entendre sur plusieurs mesures pour équilibrer l'offre et la demande, indique-t-on de sources autorisées. Ils vont aussi chercher à renforcer leur coopération avec les pays producteurs de pétrole.

"Certains se demandent quel genre de message nous serons en mesure d'envoyer à propos de la hausse des prix pétroliers", a admis le vice-ministre japonais des Affaires étrangères, Masaharu Kohno. "Il n'y aura peut-être pas de panacée révolutionnaire."

Le G8 discutera également du dollar, dont la faiblesse persistante est un facteur de hausse des cours pétroliers, a-t-on indiqué de source gouvernementale japonaise.

Mais en l'absence des ministres des Finances et des banquiers centraux des huit pays - Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Canada, Italie et Russie - il sera difficile de faire progresser la question.

De source gouvernementale allemande, on prévient d'ailleurs que les dirigeants du G8 ne feront aucune recommandation aux banques centrales concernant les taux d'intérêt.

"Le sommet est confronté à des défis sans précédent, avec des signes de stagflation plus vus depuis 30 ans", commente Kyohei Morita, chef économiste chez Barclays Capital Japan.

"Mais il y a une incohérence entre les thèmes du sommet et qui y participent, ce qui rend difficile de mettre réellement en place toutes mesure concrète et efficace", ajoute-t-il en notant que l'Opep et les pays d'Asie qui ont pris des mesures pour limiter leurs exportations de riz ou de céréales ne seront pas représentés au G8.

Version française Dominique Rodriguez