par Sophie Taylor et Huw Jones

En marge de la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du Groupe des Vingt à Busan, en Corée du Sud, elle a ajouté que seule une minorité de pays jugeaient que le soutien à la croissance devait l'emporter.

Les débats au sein du G20 sont animés sur le calendrier des mesures de soutien à l'économie mises en ?uvre depuis deux ans pour faire face à la crise financière et économique, certains jugeant qu'un retrait prématuré de ces soutiens risquerait de conduire une rechute de l'économie mondiale dans la récession.

"Il y a une majorité qui place l'assainissement budgétaire en tête des priorités", a déclaré Christine Lagarde à des journalistes.

"Nous avons beaucoup parlé de croissance et de la compatibilité de cette croissance avec le nécessaire assainissement budgétaire, notamment dans les pays développés et pas seulement en Europe", a-t-elle expliqué.

La reprise est plus fragile dans la zone euro, a-t-elle constaté, ajoutant que les pays les plus endettés devaient avancer plus rapidement que les autres.

"Il est clair qu'il y a de la croissance, parfois trop forte avec le risque d'une surchauffe dans certaines régions, notamment dans les marchés émergents comme l'Amérique latine et certains pays d'Asie", a-t-elle poursuivi.

Christine Lagarde a jugé que la Banque centrale européenne (BCE) avait agi de manière responsable durant la crise de la dette dans la zone euro. Elle a qualifié l'euro de devise crédible.

"La BCE a eu le courage et la lucidité dans certaines occasions, comme il y a 18 mois et il y a quelques semaines, de prendre les mesures appropriées dans des circonstances exceptionnelles et je considère que c'était très responsable", a-t-elle dit.

L'euro est tombé vendredi à son plus bas niveau depuis quatre ans face au dollar américain, se rapprochant du seuil de 1,20 dollar, en raison notamment des craintes d'une contagion de la crise de la dette grecque.

"L'euro est un bien commun et une monnaie crédible", a dit Christine Lagarde.

Elle a également évoqué l'"interdépendance" des pays de la zone euro en expliquant que le plan de soutien à la Grèce et le plan de stabilisation pour l'ensemble de la zone euro avaient contribué à rassurer les partenaires des 16.

"J'ai eu l'impression que nos partenaires étaient plutôt rassurés par le mécanisme que nous avons mis en place. (Le secrétaire au Trésor américain) Tim Geithner, par exemple, a noté la qualité et la rapidité des deux mesures", a-t-elle dit.

Marc Angrand pour le service français, édité par Danielle Rouquié