Cette décision intervient dans un contexte de tension entre le Mali et ses partenaires internationaux, notamment les organismes régionaux et l'Union européenne, qui ont sanctionné le Mali après l'échec de la junte à organiser des élections à la suite de deux coups d'État militaires.

Les tensions se sont également aggravées à la suite d'allégations selon lesquelles les autorités de transition auraient déployé au Mali des sous-traitants militaires privés du groupe Wagner, soutenu par la Russie, ce que certains pays de l'Union européenne ont jugé incompatible avec leur mission.

"Nous constatons que le gouvernement de transition malien, ou les généraux putschistes, a publié hier soir une déclaration publique dans laquelle il réitère que le Danemark n'est pas le bienvenu au Mali, et nous ne tolérerons évidemment pas cela", a déclaré jeudi à la presse le ministre des affaires étrangères, Jeppe Kofod. "C'est pourquoi nous avons décidé de rapatrier nos soldats.

Le Danemark avait envoyé 105 militaires au Mali le 18 janvier pour rejoindre une mission des forces spéciales européennes, connue sous le nom de Takuba, qui avait été mise en place pour aider le Mali à lutter contre les militants islamistes. Le Danemark a déclaré que ses troupes s'étaient déployées à la suite d'une "invitation claire" du Mali.

Le gouvernement malien a toutefois déclaré cette semaine qu'il était surpris par la présence danoise, car aucune décision n'avait encore été prise à la suite d'une demande de déploiement de troupes formulée par le Danemark en juin.

Le retrait du Danemark, qui intervient après que la Suède a affirmé au début du mois qu'elle quitterait le Mali en mars, est un casse-tête pour la France, qui avait tant misé sur l'"européanisation" de son intervention au Sahel, où Paris a des milliers de soldats en opération.

Les relations entre la France et son ancienne colonie se sont détériorées et, mercredi, la junte s'en est pris à Paris en lui demandant de cesser son ingérence et de garder ses "réflexes coloniaux" pour elle.

La France et 14 autres pays européens ont exhorté la junte mercredi à autoriser les forces spéciales danoises à rester au Mali, rejetant les affirmations de la junte selon lesquelles leur présence ne reposait sur aucune base légale. M. Maïga a répondu que les Danois devaient se retirer immédiatement.

"Nous les invitons (les Danois) à faire attention à certains partenaires qui ont malheureusement du mal à se débarrasser de leurs réflexes coloniaux", a déclaré M. Maiga.

La décision de la junte de demander au Danemark de partir aura probablement un impact sur les déploiements futurs, la Norvège, la Hongrie, le Portugal, la Roumanie et la Lituanie devant envoyer des troupes cette année.

La Norvège, le Portugal et la Hongrie attendent toujours l'autorisation de déployer leurs forces spéciales, a déclaré la junte.