MOSCOU, 11 avril (Reuters) - Le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe a reproché à la Russie d'entraver le travail des organisations non gouvernementales d'une manière qui fait "froid dans le dos", jeudi au cours d'une visite à Moscou.

Nils Muiznieks a particulièrement critiqué une nouvelle loi qui exige des ONG bénéficiant de financements internationaux qu'elles s'enregistrent en tant qu'"agents étrangers", un terme qui renvoie aux accusations d'espionnage de l'époque soviétique.

"Cette loi est mauvaise", a asséné au cours d'une conférence de presse le représentant du Conseil de l'Europe, lui même originaire de l'ancienne république soviétique de Lettonie, en dénonçant le recours à une terminologie "stigmatisante" pour la société civile.

"Le contexte historique rend évident le fait que cela donne une image très négative à quiconque est associé à ce terme", a souligné Nils Muiznieks. "Je n'ai pas connaissance d'une loi similaire dans un autre pays du Conseil de l'Europe ou dans d'autres pays."

L'Union européenne et les Etats-Unis ont vivement critiqué la reprise en main de la société russe par Vladimir Poutine depuis son retour au Kremlin l'an dernier. (Alissa de Carbonnel; Tangi Salaün pour le service français)