Des dizaines de milliers de Biélorusses ont quitté l'ex-république soviétique de 9,2 millions d'habitants, craignant d'être poursuivis, dans le cadre d'une vaste répression qui a étouffé les vastes manifestations antigouvernementales qui ont éclaté à l'été 2020 lors d'une élection présidentielle.

Le ministre de l'Intérieur, Ivan Kubrakov, a présenté mardi un mécanisme qui priverait les personnes vivant à l'étranger de leur citoyenneté s'il est jugé qu'elles ont porté atteinte aux intérêts nationaux ou qu'elles sont engagées dans l'"extrémisme", a rapporté l'agence BelTa.

"Nous avons proposé de révoquer la citoyenneté... de ces personnes, car celles-ci poursuivent des activités illégales alors qu'elles se trouvent déjà en dehors des frontières de la République du Belarus", a déclaré M. Kubrakov.

Il a précisé que la sanction serait prononcée par un tribunal biélorusse statuant par contumace contre la personne concernée. Cette personne serait alors interdite d'entrée au Belarus pendant 30 ans.

Les autorités bélarussiennes ont déclaré "terroristes" toute une série de politiciens de l'opposition, y compris la chef de l'opposition en exil Sviatlana Tsikhanouskaya.

Les instituts d'analyse politique et économique basés en dehors de la Biélorussie estiment que de 100 000 à 300 000 personnes ont quitté la Biélorussie pour des raisons politiques depuis 2020.

Les militants des droits de l'homme affirment que la Biélorussie détient plus de 1 300 "prisonniers politiques" en détention.