GENEVE, 20 janvier (Reuters) - Les dirigeants du monde entier qui se rendront cette semaine à Davos ne manqueront pas de dire que la hausse des inégalités est un problème, mais il est hautement improbable qu'ils prennent des mesures pour les résorber, a déclaré Guy Ryder, directeur général du Bureau international du travail (BIT).

S'exprimant à Genève avant l'ouverture, mercredi, du Forum économique mondial de Davos, il a estimé que cette manifestation se distinguait par un écart criant entre les mots et les actes concernant la question des inégalités.

"C'est le fait de déplorer (...) ce fléau des inégalités et puis l'incapacité à envisager des politiques (...) des mesures susceptibles de les réduire", a déclaré Guy Ryder lors d'une conférence de presse.

"Il y a une déconnexion. Il y a un dysfonctionnement cognitif."

Guy Ryder a enfoncé le clou en disant qu'il s'agissait là d'un exemple du "comportement étrange" dont font preuve les participants à la conférence de Davos.

La porte-parole du directeur général du BIT a demandé aux journalistes de ne pas attribuer cette déclaration à Guy Ryder mais ce dernier a dit qu'il voulait être cité.

Le forum de Davos, station de ski située dans les Alpes suisses, réunit hommes politiques, banquiers centraux et plus de 1.500 dirigeants d'entreprise.

Selon Guy Ryder, l'enquête menée chaque année par les organisateurs du forum peu avant sa tenue montre presque systématiquement que la hausse des inégalités est considérée comme l'un des principaux facteurs de risque pesant sur la croissance mondiale.

Plus de la moitié de la richesse mondiale sera détenue en 2016 par 1% à peine de la population, selon une étude sur les inégalités publiée lundi par l'ONG Oxfam. (Tom Miles, Benoit Van Overstraeten pour le service français)