FRANCFORT (Reuters) - L'économie de la zone euro reste promise à un rebond cette année à condition que les mesures de restriction visant à freiner la pandémie de coronavirus soient levées d'ici la fin du mois de mars et que la distribution des vaccins ne soit pas ralentie, a déclaré mercredi Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE).

Les prévisions présentées le mois dernier par l'institution incluent une croissance de 3,9% du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro cette année. Mais la résurgence des cas de COVID-19 et la multiplication des nouvelles mesures de restriction et le démarrage encore graduel de la vaccination risquent de compromettre ce scénario.

Christine Lagarde l'a maintenu mercredi, tout en détaillant les conditions nécessaires à sa réalisation.

"Je pense que nos dernières projections de décembre sont encore très clairement plausibles", a-t-elle annoncé lors de la conférence Reuters Next. "Nos prévisions sont fondées sur des mesures de confinement jusqu'à la fin du premier trimestre".

Le 10 décembre, en présentant ses nouvelles prévisions, la banque centrale avait expliqué que celles-ci supposaient que des niveaux "suffisants" d'immunité collective seraient atteints avant la fin 2021.

Or Christine Lagarde a estimé que le début des campagnes de vaccination avait été "laborieux" et que cela constituait un facteur de risque à surveiller.

"Ce qui serait un motif d'inquiétude, ce serait qu'après la fin mars, ces Etats membres aient encore besoin de mesures de confinement et que, par exemple, les programmes de vaccination avancent au ralenti", a-t-elle expliqué.

Plusieurs économistes indépendants ont déjà revu à la baisse leurs prévisions de croissance; Bank of America n'attend ainsi plus que 2,9% de rebond du PIB de la zone euro, soit un point de moins qu'auparavant.

Christine Lagarde a réaffirmé qu'en cas de besoin, la BCE pourrait encore augmenter son programme de rachats de titres sur le marché lancé en mars dernier, le PEPP (programme d'achats d'urgence face la pandémie), dont le montant a été porté le mois dernier à 1.850 milliards d'euros et la durée prolongée jusqu'en mars 2022.

Mais elle a aussi évoqué l'hypothèse que cette enveloppe ne soit pas utilisée en totalité.

(Version française Marc Angrand)

par Alessandra Galloni