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AMMAN, 8 septembre (Reuters) - Des appareils russes et syriens ont bombardé samedi plusieurs localités de la province d'Idlib, dans le nord de la Syrie, au lendemain d'un sommet qui n'a pas permis d'aboutir à la conclusion d'une trêve dans cette région dernier bastion rebelle en Syrie que les forces gouvernementales syriennes s'apprêtent à attaquer.

Selon des témoins et des sauveteurs, douze frappes aériennes, au moins, ont touché plusieurs villes et villages contrôlés par les insurgés dans le sud de la province ainsi que les localités de Latamneh et Kafr Zeïta dans le nord de la province d'Hama.

Des hélicoptères syriens ont largué des barils d'explosifs sur des logements civils dans les faubourgs de la ville de Khan Sheikhoun, ont dit des habitants de la zone.

Les équipes de la défense civile syrienne, les casques blancs, ont indiqué avoir retiré les corps de quatre personnes, dont un enfant, des décombres d'un bâtiment bombardé par un avion russe dans le village d'Abdine.

La Russie affirme que ces opérations aériennes évitent les civils et ne visent que les groupes islamistes mais des sources au sein de l'opposition soutiennent que la plupart des victimes des derniers jours sont des civils.

Réunis vendredi à Téhéran, Les présidents russe, turc et iranien, réunis vendredi à Téhéran, n'ont pu se mettre d'accord sur un cessez-le-feu dans la province d'Idlib.

Moscou et Téhéran ont souligné ces derniers jours la nécessité pour Assad de reprendre le contrôle d'Idlib et de "liquider ce nid de terroristes".

La président turc Recep Tayyip Erdogan a plaidé lors de cette réunion en faveur d'une trêve mais Vladimir Poutine a estimé que l'arrêt des raids aériens n'aurait pas de sens puisque ces raids ne visent que les groupes islamistes considérés par le régime Assad comme terroristes.

La région d'Idlib abrite quelque trois millions de personnes, dont 700.000 à 800.000 réfugiés. Selon l'Onu, 10.000 djihadistes y auraient trouvé refuge. Le chef d'état-major interarmes américain, le général Joseph Dunford, estime leur nombre entre 20.000 et 30.000.

(Suleiman Al-Khalidi, Nicolas Delame pour le service français)