Raila Odinga, qui a perdu face à M. Ruto lors du scrutin d'août, a appelé à des manifestations nationales pour tenter d'exploiter les signes d'un mécontentement croissant à l'égard du président.

Parmi les mécontents figurent certains de ceux qui ont voté pour Ruto et qui estiment qu'il n'a pas tenu ses promesses d'aider les "arnaqueurs" oubliés du pays, c'est-à-dire les Kenyans de la classe ouvrière.

Des policiers en tenue anti-émeute ont tiré des gaz lacrymogènes sur des centaines de manifestants qui lançaient des pierres dans le vaste bidonville de Kibera et qui scandaient : "Ruto doit partir" : "Ruto doit partir".

Ils ont également fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui tentaient de se rassembler dans le quartier central des affaires, ont rapporté les journalistes de Reuters.

M. Odinga a appelé à une marche depuis le quartier central des affaires vers la résidence du président à State House.

Malgré les promesses de M. Ruto de réduire le coût de la vie depuis son arrivée au pouvoir en septembre, l'inflation est restée élevée dans la puissance économique de l'Afrique de l'Est.

En février, le taux d'inflation a atteint 9,2 % en glissement annuel, contre 9,0 % le mois précédent, bien que ce taux soit inférieur au niveau record de 9,6 % atteint en octobre dernier.

M. Ruto a déclaré que son gouvernement jetait les bases d'une économie plus saine, notamment en réduisant le recours à l'emprunt.

M. Odinga, qui a perdu cinq élections présidentielles, a profité de la manifestation pour protester contre le scrutin du mois d'août, qu'il estime entaché de fraudes.

Il a contesté les résultats devant la Cour suprême l'année dernière, mais celle-ci a confirmé la victoire de M. Ruto et les violences qui ont entaché les élections de 2007 et 2017 ont été peu nombreuses.

Dans un tweet publié dimanche, le parti d'Odinga, le Mouvement démocratique orange (ODM), l'a cité comme demandant à ses partisans de converger vers le quartier central des affaires pour "commencer notre grande marche vers la State House afin de réclamer notre victoire volée".