PEKIN, 15 septembre (Reuters) - La police chinoise va s'attaquer aux sites internet qui commercialisent des séjours à l'étranger pour des hommes en quête de "mariées étrangères" mais dissimulent souvent des réseaux de proxénétisme et de trafic de femmes, rapporte lundi le China Daily.

Dans un pays marqué par un fort déséquilibre démographique entre le nombre d'hommes et de femmes, de nombreux intermédiaires proposent des services de rencontres à l'étranger, souligne le China Daily.

Le journal relève que parmi les "courtiers en mariage" se cachent des réseaux qui promettent à des jeunes femmes de rencontrer de riches Chinois mais qui en réalité les enlèvent et les "vendent" dans des zones de Chine rurale où les déséquilibres démographiques sont les plus forts.

D'autres sont contraintes à la prostitution en Chine.

Interrogé par le China Daily, Wang Ying, haut fonctionnaire au ministère de la Sécurité publique chargée de la lutte contre le trafic d'êtres humains, précise que les policiers chinois vont renforcer la surveillance principalement dans les gares routières, sur les quais des ports et sur les routes secondaires qu'utilisent les trafiquants.

Elle n'avance aucune estimation du nombre de femmes étrangères qui, piégées par ces fausses agences de mariage, se retrouvent en Chine.

En décembre dernier, la police de la province du Fujian (sud-est) a secouru 28 Vietnamiennes victimes de ces trafics et a arrêté une soixantaine de suspects qui travaillaient pour la plupart pour des agences matrimoniales.

La politique de l'enfant unique et les pratiques illégales d'avortements de foetus féminins, au nom de la préférence pour des héritiers mâles, ont produit un déséquilibre démographique en Chine, où il naît 118 garçons pour 100 filles - quand le ratio classique est de l'ordre de 105 garçons pour 100 filles.

Des zones, notamment rurales, souffrent d'un "déficit" de femmes. "Pour certains hommes célibataires, le coût d'un mariage avec une femme chinoise est si élevé qu'un mariage avec une femme étrangère est une solution viable", écrit le China Daily. (Li Hui et Ben Blanchard; Henri-Pierre André pour le service français)