PARIS, 20 janvier (Reuters) - Près de 2,5 millions de Centrafricains, soit la moitié de la population, souffre de la faim en raison du conflit en cours et de l'insécurité qui ont fait doubler leur nombre en 2015, rapporte mercredi le Programme alimentaire mondial (Pam).

La République centrafricaine a sombré dans le chaos en mars 2013 quand les rebelles musulmans de la Séléka ont renversé le président François Bozizé.

Leurs exactions ont entraîné des représailles des milices chrétiennes "anti-Balaka" et l'armée française a dû intervenir dans le cadre de l'opération Sangaris pour mettre fin aux massacres.

Le conflit a fait un demi-million de déplacés, 450.000 réfugiés et plusieurs milliers de morts, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha).

"Trois années de crise ont conduit les familles à épuiser graduellement toutes leurs ressources, alors que l'insécurité et les déplacements perdurent.

"Les familles ont été forcées si souvent de vendre ce qu'elles possèdent, de retirer leurs enfants de l'école, même de recourir à la mendicité, qu'elles ont épuisé toutes leur ressources. Les gens se retrouvent sans rien", déplore Guy Adoua, directeur adjoint du Pam en République centrafricaine, dans un communiqué.

Une personne sur six souffre d'insécurité alimentaire sévère ou extrême et ne sait pas d'où viendra son prochain repas, tandis que plus de 35% de la population souffre d'insécurité alimentaire modérée, selon l'organisation.

Elle dit avoir besoin de 41 millions de dollars (37,6 millions d'euros) pour assurer sa mission jusqu'à la fin juin en RCA et dans les pays voisins accueillant des réfugiés. (Jean-Philippe Lefief)