LA MECQUE, 4 octobre (Reuters) - La mode des selfies, qui fait rage sur les réseaux sociaux, n'épargne par le grand pèlerinage annuel de La Mecque, en Arabie saoudite.

Entre deux appels à la clémence divine, le mot "selfie" résonne parfois à travers les cours de marbre blanc de la grande mosquée de La Mecque.

"Je fais un selfie avec la Kaaba (monument situé au coeur de la grande mosquée de La Mecque, ndlr) en arrière-plan pour le diffuser sur mon profil Facebook afin que ma famille et mes amis puissent me voir", explique Mehmet Dawoud, un étudiant turc.

"C'est comme ça qu'on communique aujourd'hui, pas besoin de téléphoner", ajoute-t-il.

Pour nombre de pèlerins, ces autoportraits réalisés au moyen d'un smartphone ou d'une webcam constituent donc simplement un moyen supplémentaire de conserver des souvenirs de la visite d'un lieu saint, en plus de permettre de partager cette expérience.

"Le Hadj est généralement considéré comme quelque chose de très sérieux, réservé aux gens plus âgés. Mais les selfies le rendent à nouveau 'cool'", déclare Amir Marouf, un architecte égyptien de 30 ans.

Pour certains dignitaires religieux saoudiens appliquant à la lettre les préceptes du wahhabisme, courant rigoriste de l'islam sunnite, les selfies constituent une perte de temps, alors que les pèlerins devraient se concentrer sur la prière.

Mais cette question ne fait pas l'unanimité et d'autres imams jugent cette pratique inoffensive et totalement conciliable avec les principes de l'islam.

"Ces photos ne font aucun mal. Les gens veulent simplement s'amuser et se rappeler de leur visite des lieux saints", a estimé le cheikh Abdallah ben Ali Basfar, un théologien de Mena. (Amena Bakr, Myriam Rivet pour le service français)