(Actualisé, Samaras, Moscovici, derniers paras)

ATHENES, 13 décembre (Reuters) - Le chef de file du parti de gauche grec anti-austérité Syriza, Alexis Tsipras, a accusé samedi le Premier ministre conservateur, Antonis Samaras, de chercher à semer la peur dans le pays pour rallier davantage de soutiens à son candidat lors de l'élection du nouveau chef de l'Etat, de manière à éviter des législatives anticipées.

Le gouvernement grec a avancé lundi dernier de deux mois la date de l'élection présidentielle, dont le premier tour aura lieu mercredi prochain, le 17 décembre, et non le 15 février comme initialement prévu.

Le chef de l'Etat est élu en Grèce par les députés et en l'état actuel la coalition gouvernementale ne dispose du soutien que de 155 élus, alors qu'il en faudra au moins 180 pour élire le nouveau président. Au cas où le chef de l'Etat ne peut être élu, il est prévu que le Parlement soit dissous et que des élections législatives anticipées soient organisées.

Un sondage publié mercredi donnait le parti Syriza en tête, à plus de cinq points devant la Nouvelle Démocratie (droite) d'Antonis Samaras. Syriza est crédité de 31%, la ND de 25,7%. L'incertitude politique a provoqué un vif regain de tension sur les marchés financiers, notamment mardi où la Bourse d'Athènes a perdu 12,8%.

Jeudi, Antonis Samaras, qui joue là à quitte-ou-double, a prévenu que le pays risquait un retour "catastrophique" aux heures noires de la crise de la dette si le gouvernement en place tombait.

Dans un discours prononcé samedi en Crète, Alexis Tsipras a riposté: "La frénésie de peur répandue par le Premier ministre en personne est le dernier spasme avant la fin".

"Le compte à rebours a enfin commencé pour la coalition au pouvoir et la politique catastrophique qu'elle mène", a-t-il dit.

Syriza souhaite abandonner toute coopération avec les créanciers internationaux de la Grèce et revenir sur les mesures d'austérité imposées comme condition au plan d'aide financière du FMI et de l'Union européenne.

Dans un article publié samedi dans la presse grecque, Antonis Samaras affirme que les députés doivent "par devoir envers la Nation" voter pour son candidat à la présidence, l'ex-commissaire européen Stavros Dimas.

Avant une visite à Athènes lundi et mardi, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, assure que l'Europe continuera à aider la Grèce tant que ce pays suivra la voie des réformes.

"Les choses ont changé en Grèce mais il reste encore des choses à faire dans le domaine financier pour rétablir la stabilité et la confiance", a-t-il dit au journal Proto Thema. (Angeliki Koutantou; Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)