(Actualisé avec AfD et réaction de Volker Kauder)

BERLIN, 7 janvier (Reuters) - Le nouveau mouvement anti-immigration allemand Pegida a estimé mercredi que la fusillade meurtrière survenue dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris illustrait la menace de la violence islamiste, contre laquelle il dit mettre en garde depuis déjà des mois.

Douze personnes, dont deux policiers, ont été tuées et quatre autres ont été grièvement blessées lors de l'attaque des locaux de l'hebdomadaire satirique, survenue à Paris en fin de matinée.

Le parti eurosceptique et anti-immigration AfD, qui a fait son entrée au parlement de plusieurs Länder l'an dernier, a emboîté le pas à Pegida, estimant que la fusillade à Paris montrait qu'Afd avait raison de tirer la sonnette d'alarme.

"Ce bain de sang montre que ceux qui tournaient en dérision ou feignaient d'ignorer les peurs de tant de personnes face au danger rampant de l'islamisme avaient tort", a estimé Alexander Gauland, dirigeant régional d'AfD.

Volker Kauder, chef du groupe CDU/CSU au Bundestag et allié politique d'Angela Merkel, a rapidement contre-attaqué, déclarant au magazine Focus qu'"Il est sordide d'instrumentaliser l'attentat à des fins politiques".

La chancelière Angela Merkel et son gouvernement ont taxé de racisme le mouvement Pegida (Européens contre l'islamisation de l'Occident), qui, lundi, lors de sa dernière manifestation en date, a rassemblé 18.000 personnes à Dresde.

"Les islamistes, contre lesquels Pegida met en garde depuis trois mois, ont montré aujourd'hui en France qu'ils n'étaient pas capables de démocratie mais, au lieu de cela, considéraient que la violence et la mort étaient la solution", écrit Pegida sur sa page Facebook.

"Nos dirigeants politiques veulent que nous croyons le contraire", ajoute le mouvement.

Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maiziere, a estimé que la fusillade de Paris n'avait rien à voir avec l'islam en soi. "Les extrémistes islamistes et le terrorisme islamiste n'ont rien à voir avec l'islam", a-t-il dit. "Il est capital de souligner cette différence, un jour comme aujourd'hui". (Erik Kirschbaum; Eric Faye pour le service français)