FORT MEADE, Maryland, 26 juillet (Reuters) - Bradley Manning, le soldat américain qui a fourni des centaines de milliers de documents confidentiels au site WikiLeaks, n'est pas un traître comme l'affirme Washington, a déclaré vendredi son avocat au cours du procès en cour martiale du première classe.

"C'est quelqu'un qui veut informer l'opinion publique américaine", a déclaré au cours de sa plaidoirie David Coombs, l'avocat de Bradley Manning, face au colonel Denise Lind, qui préside le tribunal.

Bradley Manning, âgé de 25 ans, est poursuivi pour 21 chefs d'inculpation, dont des accusations d'espionnage et d'intelligence avec l'ennemi. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.

Depuis le début du procès, la défense du prévenu s'efforce de faire apparaître Bradley Manning comme un être naïf, plein de bonnes intentions et désireux de montrer aux Américains la réalité des guerres d'Afghanistan et d'Irak.

L'avocat a aussi tenté de minimiser l'importance des documents fournis par l'accusé à WikiLeaks. Plusieurs témoins de la défense ont déclaré que la plupart de ces documents étaient déjà consultables dans les archives publiques lorsque Manning les transmises au site internet.

L'accusation, qui a prononcé jeudi un réquisitoire de cinq heures, soutient pour sa part que Bradley Manning a porté atteinte à la sécurité nationale des Etats-Unis en fournissant ces documents confidentiels à WikiLeaks.

Le site, spécialisé dans la divulgation massive de données classées secret-défense, est de nouveau sous les projecteurs de l'actualité dans l'affaire Edward Snowden, l'ancien consultant de l'Agence nationale de sécurité (NSA), à l'origine des révélations sur les programmes américains de cybersurveillance et d'espionnage. (Medina Roshan; Pascal Liétout et Julien Dury pour le service français)