par Andy Bruce

Malgré la publication de plusieurs indices prometteurs ce mois-ci en Allemagne, première économie de la zone, seule une faible part de la cinquantaine d'économistes interrogés croit à un effet d'entraînement profitable aux 17 pays qui ont adopté la monnaie unique.

Selon eux, le taux de croissance trimestriel devrait rester compris entre 0,3 et 0,4% par trimestre jusqu'à la mi-2012, avant d'atteindre 0,5% aux troisième et quatrième trimestres de l'année prochaine. Ces chiffres sont globalement similaires à la précédente enquête publiée le mois dernier.

La rafale de plans d'austérité en Europe et la crise de la dette souveraine qui a secoué la Grèce et l'Irlande, menaçant désormais d'autres pays comme le Portugal, devraient maintenir l'écart de croissance entre la locomotive franco-allemande et les économies périphériques.

"Nous pensons que la capacité de la région à générer une consommation soutenue pour doper les perspectives de croissance dans les années à venir restera contenue", estime Silvio Peruzzo, économiste chez RBS.

Selon cette enquête, la zone euro est perçue comme étant à la traîne si on la compare aux économies émergentes à forte croissance, et même par rapport aux autres pays développés.

Les économistes anticipent une croissance autour de 1,5% cette année et 1,7% l'an prochain dans la zone, contre quasiment le double aux Etats-Unis. Le Japon et la Grande-Bretagne devraient néanmoins connaître un sort similaire à celui de la zone euro au cours des trimestres à venir.

UN SAUVETAGE DU PORTUGAL ATTENDU AU 1ER SEMESTRE

Une grande majorité des économistes interrogés s'attendent à ce que le Portugal cède sous la pression des marchés et fasse appel au Fonds européen de stabilité financière (FESF), un sentiment déjà présent lors d'une précédente enquête il y a deux semaines.

Dix-sept des 22 analystes qui ont répondu à une question sur ce thème anticipent un plan de sauvetage de Lisbonne, la plupart le situant au premier semestre de cette année.

Seuls deux économistes croient à un destin similaire pour l'Espagne, et aucun pour la Belgique.

Mercredi, le Trésor portugais a placé pour 750 millions d'euros de bons, conformément au volume indicatif, avec un taux de rendement inférieur à celui d'une précédente émission en décembre, signe d'un léger relâchement des inquiétudes autour des finances de Lisbonne. La demande a représenté 3,1 fois l'offre contre 2,5 fois le mois dernier.

Les avertissements de la Banque centrale européenne (BCE) sur un retour du risque inflationniste à court terme ont poussé à la hausse les prévisions d'inflation.

Les économistes s'attendent désormais en moyenne à des prix en hausse de 2,1% dans la zone euro au premier trimestre, au-delà de l'objectif de la BCE, fixé peu en dessous de 2%.

L'inflation devrait ensuite revenir à 1,9% aux deuxième et troisième trimestre puis à 1,7% entre octobre et décembre.

Toutefois, les sondés ont maintenu en masse leurs prévisions de remontée des taux directeurs de la banque centrale, attendue au quatrième trimestre, et seuls quatre des 66 personnes interrogées anticipent un relèvement plus précoce.

Jean Décotte pour le service français, édité par Nicolas Delame