La production de l'industrie chimique en France a baissé de 0,5% en volume en 2012, a annoncé jeudi l'Union des industries chimiques (UIC).

Dans le même temps, le chiffre d'affaires du secteur s'est accru de 2,5% à 88,9 milliards d'euros et les exportations ont progressé pour la troisième année consécutive avec une croissance de 5,7% hors Union européenne.

Au final, la balance commerciale de la chimie en France est ressortie en excédent de 4,4 milliards d'euros en 2012, sans changement par rapport à 2011.

"Au dernier trimestre de 2012, le niveau de l'industrie chimique en France est au même niveau qu'au premier trimestre de 2008, qui était le point haut de l'avant-crise", a souligné le président de l'UIC Philippe Goebel dans une interview à Reuters.

Pour 2013, "on table sur une croissance de notre production de 0,6% avec un début d'année pas facile mais une amorce de reprise sur la deuxième partie de l'année, qui sera tirée par les exportations", a-t-il indiqué.

Les investissements de la chimie française, qui ont atteint le niveau record de 3,7 milliards d'euros en 2012, selon Philippe Goebel, pourraient se situer dans la fourchette de 3 à 3,5 milliards cette année.

Mais, a ajouté le président de l'UIC, "notre inquiétude pour 2013 et pour les année suivantes est que nous ne soyons plus en mesure de développer nos exportations comme on l'a fait précédemment, d'où notre alerte vis-à-vis des pouvoirs publics pour permettre un coût d'accès à l'énergie compétitif pour notre industrie".

La compétitivité de la chimie française est impactée par un prix du gaz trois à quatre fois plus cher qu'aux Etats-Unis, qui profitent de l'essor des gaz de schiste controversés en France, et par un prix de l'électricité de 30% supérieur à celui de l'Allemagne, a affirmé Philippe Goebel.

"Dans la chimie de base, les aspects énergétiques peuvent représenter de 15% à 20% du prix de revient", a-t-il fait valoir.

Dans le débat national sur la transition énergétique, l'UIC appelle régulièrement les pouvoirs publics à prendre des mesures pour faire baisser les prix de l'énergie.

Les industriels de la chimie ont rencontré le ministre du Redressement productif au début mars et un nouveau rendez-vous a été fixé à l'été, a indiqué Philippe Goebel, ajoutant qu'Arnaud Montebourg "nous a accordé une écoute attentive".

La chimie française se positionne au septième rang mondial et au deuxième en Europe, derrière l'Allemagne. Avec 3.350 entreprises, dont 94% de PME qui côtoient les grands acteurs Air liquide et Arkema, elle compte près de 160.000 salariés.

Edité par Dominique Rodriguez

par Noëlle Mennella